SINGAPOUR
Nom officiel | République de Singapour (SG) |
Chef de l'État | Tharman Shanmugaratnam (depuis le 14 septembre 2023) |
Chef du gouvernement | Lawrence Wong (depuis le 15 mai 2024) |
Capitale | Singapour |
Langues officielles | Anglais, chinois mandarin, malais, tamoul |
Unité monétaire | Dollar de Singapour (SGD) |
Population (estim.) |
5 997 000 (2024) 2
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Superficie |
735 km²
|
La redéfinition des fonctions
La production
Amorcée au début des années 1960, cette révolution des fonctions concerne trois grands domaines : la production, la reproduction sociale et la circulation. Pour la mener à bien, l'État singapourien indépendant, dès son émergence en 1959, commence par se doter de toute une série d'institutions responsables de l'un ou l'autre aspect d'une politique de développement de plus en plus intégré. Parmi ces institutions, on compte plusieurs organismes parapublics, chacun doté d'un pouvoir exceptionnel.
Ainsi, la politique industrielle, et en particulier la création d'emplois, sont confiées à l'Economic Development Board, créé en 1961. Cette régie d'État a notamment pour mandat d'attirer et de coordonner les investissements étrangers. Dès 1959, des ordonnances accordent des exemptions d'impôt aux nouvelles entreprises ainsi qu'à celles dont les projets d'expansion sont approuvés. En 1967, ces avantages fiscaux sont élargis et diversifiés par l'adoption d'une nouvelle série de mesures. Plusieurs de celles-ci concernent la formation des travailleurs. Enfin, l'État lui-même agit comme entrepreneur, tant au niveau strictement industriel qu'au niveau commercial et bancaire. Le gouvernement possède des parts importantes dans plusieurs grandes entreprises, notamment par le biais d'un holding, la société Temasek. Cette participation est également orchestrée par des superagences, dont le Jurong Town Corporation (J.T.C.).
Le J.T.C. est devenu le gestionnaire des parcs industriels, le principal étant celui de Jurong, dans le sud-ouest de l'île. Le statut de zone franche dont Singapour bénéficie depuis sa fondation moderne en 1819 a été consolidé par l'institution de six zones franches commerciales en 1969 et celle d'une quinzaine de zones industrielles. À lui seul, le parc industriel de Jurong, créé de toutes pièces au cours des années 1960 sur une aire marécageuse, couvrait au début des années 1990 une superficie de 43 kilomètres carrés, accueillant deux mille entreprises employant plus de 100 000 personnes. En 2000, l'ensemble des vingt-quatre zones franches gérées par le J.T.C. – dont plusieurs ont été établies dans des secteurs autrefois consacrés à des activités agricoles – regroupait les deux tiers des quelque 435 000 salariés de l'industrie à Singapour, ce secteur comptant pour 21 % de l'emploi dans le pays. La progression de l'activité manufacturière a été impressionnante, alors que, de 1960 à 1980, la part du P.I.B. d'origine industrielle est passée de 15 % à 37 %. Depuis lors, avec l'accroissement encore plus rapide du secteur des services, cette proportion a régressé à moins de 30 %. L'industrie n'emploie d'ailleurs plus que 20 % de la main-d'œuvre contre près de 70 % pour le secteur des services.
Alors que, au cours des années 1960, l'accent avait été mis sur les fabrications utilisant une main-d'œuvre abondante, Singapour a rapidement évolué vers des productions à plus forte valeur ajoutée. Depuis les années 1980, l'accent a été mis sur les hautes technologies et les services de pointe. Les investisseurs étrangers ne sont plus à la recherche d'une main-d'œuvre à bon marché, les salaires singapouriens étant de loin les plus élevés de la région, mais plutôt de travailleurs performants et de secteurs de production bien reliés entre eux et bien desservis. C'est le cas, précisément, du raffinage du pétrole et de l'industrie pétrochimique, qui assurait près du quart de la valeur de la production industrielle en 2005, contre plus de la moitié pour le secteur de l'électronique qui, lui, a connu une croissance fulgurante pendant les années 1990.
La circulation
En 1964, le Port of Singapore[...]
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Écrit par
- Rodolphe DE KONINCK : professeur titulaire, département de géographie, université de Montréal, chaire de recherche du Canada en études asiatiques
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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