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SIRÉNIENS

Lamantin - crédits : Alastair Pollock Photography/ Moment Open/ Getty Images

Lamantin

Les dugongs et les lamantins sont les seuls représentants actuels de cet ordre de Mammifères aquatiques, auxquels de nombreux faits légendaires ont été attribués, qui leur ont valu le nom de Siréniens. Longtemps considérés comme intermédiaires entre les Phoques et les Cétacés, ils dérivent sans aucun doute d'un ancêtre qu'ils ont en commun avec les Proboscidiens : c'est avec les actuels éléphants que l'étude anatomique révèle en fait le plus d'affinités.

Caractères généraux

Les Siréniens sont tous des animaux de grande taille. Les dugongs peuvent dépasser cinq mètres de long ; les lamantins n'excèdent généralement pas deux mètres et un poids de deux cents kilogrammes ; mais les rhytines, sans doute totalement exterminées au xviiie siècle dans la région du détroit de Behring où elles étaient reléguées, pouvaient atteindre huit mètres.

Les traits d'adaptation à la vie aquatique dominent l'ensemble des caractères anatomiques. Le corps glabre et fusiforme porte une tête massive où s'ouvrent dorsalement les narines ; vers l'arrière, il s'affine en une nageoire caudale disposée horizontalement et qui n'a aucun rapport avec les membres postérieurs complètement disparus. Les membres antérieurs, par contre, sont transformés en une paire de nageoires pectorales, dont l'extrémité est encore pourvue de trois ou quatre ongles chez les seuls lamantins.

Le squelette du crâne, très différent d'un genre à l'autre, est toujours massif. La cavité buccale porte en haut et en bas des plaques masticatrices cornées, hérissées de soies et de mamelons. Chez les dugongs surtout, un puissant soc fibreux s'y adjoint antérieurement. L'ensemble constitue un appareil très approprié à déterrer, puis à dilacérer les touffes des plantes aquatiques dont les Siréniens font leur nourriture exclusive. Seuls les dugongs possèdent une paire d'incisives développées en défenses, qui chez le mâle peuvent atteindre sept centimètres de long. Les prémolaires tombent toujours précoce ment, les dents jugales sont des molaires dépourvues d'émail. Les dugongs possèdent deux paires de molaires en haut et en bas ; les lamantins, un nombre total variant de dix à quinze.

La lèvre supérieure est toujours développée en un énorme disque pourvu de deux replis latéraux hérissés de soies raides. Le tube digestif comporte un estomac divisé en deux poches ; dans la première s'ouvre un appendice glandulaire : la glande cardiaque.

L'appareil respiratoire est constitué de poumons très allongés pourvus de curieux sacs à air de quelques millimètres de long. La durée de la plongée n'excède, semble-t-il, jamais dix à douze minutes ; en captivité, les lamantins viennent inspirer en surface toutes les trois ou quatre minutes.

Les organes génitaux, chez les mâles, comportent une paire de testicules intra-abdominaux et un pénis, qui, à l'état de repos, est dissimulé dans un étui pénien. Chez la femelle, l'utérus est bicorne, le placenta du type zonaire, hémochorial et décidué. Les mamelles sont en position axillaire. La durée de la gestation est mal connue ; elle serait d'un an chez le dugong.

Le cerveau est d'un type très primitif, lissencéphale, fait exceptionnel pour des mammifères de cette dimension. L'organe des sens le mieux développé semble être l'ouïe, ce qui rend difficile l'approche de ces animaux. Fait curieux pour des mammifères aquatiques, l'odorat est relativement bien développé ; il permet, en aquarium, le repérage de la nourriture.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-VII

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