SISMICITÉ EN FRANCE
Sismicité des territoires ultramarins
Outre la France métropolitaine, d’autres régions françaises sont soumises à une sismicité plus ou moins importante. Il s’agit des territoires ultramarins.
Les Antilles
En France, les zones les plus sismiques sont la Guadeloupe et la Martinique. La sismicité dans cette région des Antilles est principalement liée à la convergence de la plaque Amérique du Nord et de la plaque caraïbe, avec une vitesse de l’ordre de 20 mm/an. On y observe principalement trois catégories de séismes :
– des séismes de subduction, qui présentent les plus fortes magnitudes (Mw autour de 8-8,5) ;
– des séismes liés aux failles affectant la plaque caraïbe, de magnitude inférieure à 7 ; les deux derniers en date sont ceux des Saintes en 2004 et 2005, respectivement de Mw 6,3 et 5,7 ;
– des séismes d'origine volcanique, de magnitude généralement inférieure à 5 ; le dernier séisme important de ce type est celui de 1976, associé au volcan de la Soufrière en Guadeloupe, d’une magnitude Mw de 4,5.
En Guadeloupe, les principaux séismes historiques ressentis ont des intensités situées entre VII et IX. On peut citer : le séisme du 8 février 1843 (Io IX), qui causa la mort de 1 500 personnes environ et la destruction de Pointe-à-Pitre ; celui du 16 mai 1851 (Io VII), avec un épicentre proche de la ville de Capesterre-de-Guadeloupe (devenue depuis 1976 Capesterre-Belle-Eau) ; ou encore le séisme du 29 avril 1897 (Io VIII), dont l’épicentre était localisé dans la baie de Pointe-à-Pitre.
En Martinique, les principaux séismes historiques ont des intensités comprises également entre VII et IX. Les plus importants sont ceux du 11 janvier 1839 (Io IX) et du 21 mai 1946 (Io VII-VIII) qui ont eu lieu au large de la côte atlantique, et celui de la plaine du Lamentin (Io VII-VIII), le 16 juin 1802. Plus récemment, le 29 novembre 2007, un séisme de magnitude Mw 7,4 survenu au niveau du canal de la Dominique a été ressenti en Martinique avec une intensité maximale de VI-VII.
L’aléa sismique des îles antillaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy a aussi été qualifié de fort au même titre que celui du reste des Antilles françaises.
Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon
L’activité sismique en Guyane comme à Saint-Pierre-et-Miquelon est négligeable. Ces deux territoires sont situés loin des limites des plaques, dans des zones stables. Ils peuvent être classés en zone de sismicité très faible (zone de sismicité 1).
La Réunion et Mayotte
La Réunion, avec un « risque faible » (zone de sismicité 2), n’est pas localisée à la frontière d’une plaque tectonique, mais en plein milieu de la plaque africaine, donc logiquement dans une zone de faible sismicité. Les séismes de la Réunion sont principalement d’origine volcanique, donc relativement superficiels. Mais il en existe aussi qui sont plus profonds. Depuis la première occupation de cette île dans les années 1650, on a dénombré, de manière certaine, treize séismes importants. Leur intensité a pu être estimée de IV à VII. Leur épicentre n’est pas connu. Les plus importants sont celui de 1963 (Io V-VI), d’envergure régionale, ressenti aussi bien à La Réunion qu’à Maurice et peut-être à Madagascar, et celui de 1751 (Io VII) ayant affecté toute l’île.
À Mayotte, la sismicité a longtemps été considérée comme faible. Le seul séisme significatif connu était celui du 1er décembre 1993, situé à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de l’île principale et de magnitude 5,2. Mais, depuis 2018, la mise en place d’un volcan sous-marin à l’est de l’île génère une sismicité très importante, avec des événements de magnitude supérieure à 4 et souvent quotidiens. Le plus important séisme de cette séquence est de magnitude 5,8.
Les territoires du Pacifique
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Écrit par
- Frédéric MASSON : professeur des Universités, École et Observatoire des sciences de la Terre (EOST), université de Strasbourg
Classification
Médias