SAN BARTOLO SITE ARCHÉOLOGIQUE DE, Guatemala
Les premières peintures murales mayas, datées du Classique Ancien (292-600 de notre ère) ont été découvertes inopinément sur le site de San Bartolo (Petén, Guatemala). C'est en explorant une tranchée de pillage que l'archéologue William Saturno, dans le cadre du projet de corpus des inscriptions mayas du Peabody Museum, découvrit, au début de 2001, une section de mur peint. Un dégagement préliminaire et un relevé ont permis d'identifier les premiers motifs : au centre, un personnage debout, que certains interprètent comme le dieu du Maïs, porte sur le visage un masque aux fortes ressemblances avec les masques olmèques : bouche aux coins tombants, yeux en amande. Trois personnages agenouillés tendent leurs mains vers lui ; à gauche, un homme au visage sombre, à droite, deux femmes à demi-nues. On distingue plus loin les pieds de deux autres personnages, dont le corps reste dissimulé. Le bon état de conservation des peintures laisse espérer que le dégagement complet fournira un ensemble riche sur le plan iconographique. Si cette découverte enrichit considérablement le corpus de peintures murales mayas, son importance réside surtout dans sa datation : en effet, le contexte stratigraphique comme l'iconographie suggèrent une datation du Classique Ancien, soit une période pour laquelle on possède encore peu d'informations. De plus, la présence du masque olmèque ouvre de nouvelles perspectives. Il ne peut s'agir en aucun cas d'une influence olmèque directe, compte tenu d'un décalage chronologique de plusieurs siècles : la civilisation olmèque date de 1100 à 600 avant notre ère. Mais il faut envisager l'hypothèse d'un héritage direct ou indirect, qui suggère une continuité culturelle, longtemps restée hypothétique.
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Écrit par
- Éric TALADOIRE : professeur émérite des Universités
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