TIERRA ALTA SITE ARCHÉOLOGIQUE DE, Mexique
La Huastèque, qui s'étend le long de la côte du golfe du Mexique, à l'extrémité nord-orientale de la Mésoamérique, est un territoire qui se développe culturellement surtout pendant le Post-Classique (900-1500 après J.-C.). Une sépulture découverte sur le site de Tierra Alta, dans l'État de Tamaulipas, correspond au début de cette période. Son importance réside donc dans sa datation, mais surtout dans sa richesse, qui traduit une complexité sociale et politique jusque-là inconnue pour cette période.
Une équipe de sauvetage, dirigée par l'archéologue G. Ramirez Castilla, effectue la fouille depuis 1996. La sépulture contenait deux individus, âgés de vingt à vingt-cinq ans au moment de leur mort, dont les corps ont été superposés dans une posture pour le moins curieuse. Le premier, allongé sur le ventre, supporte sur son dos le second squelette. Celui-ci porte trois bracelets en coquille à chaque bras, un collier de perles en or et jade et, disposé autour du corps, un ensemble de 55 grelots en cuivre. Au pied des deux corps, une assiette tripode contenait les restes osseux d'un mammifère décapité, probablement un chien. Au fond de la fosse, une couche de cendre et de charbon révèle l'existence d'un feu préalable à l'inhumation, qui pourrait correspondre à un rite de purification de la structure funéraire.
Les deux corps ont été recouverts de plusieurs épaisseurs de tissu dont seuls quelques fragments ont été conservés. Ces vestiges sont les premiers textiles archéologiques découverts dans la région, pourtant connue comme productrice de coton à l'époque. Ce matériau était très apprécié, puisque des couvertures en coton faisaient partie du tribut que les Huastèques devaient envoyer à Tenochtitlán, la capitale aztèque.
Cette découverte, qui fournit les éléments pour une meilleure compréhension des rituels religieux de la Huastèque, témoigne en outre de contacts avec d'autres zones, surtout Tenochtitlán, et va permettre d'étudier des textiles produits dans la région ; mentionnés par les chroniqueurs du xvie siècle, ces tissus étaient encore mal connus.
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Écrit par
- Rosario ACOSTA NIEVA : docteure en archéologie à l'université Paris I-Panthéon Sorbonne, chercheuse associée Universidad de Guadalajara (Mexique)
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