MUNGO SITE PRÉHISTORIQUE DE, Australie
La région des Willandra Lakes, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, a livré plusieurs gisements préhistoriques et une importante série de fossiles humains proches de la morphologie des Aborigènes d'Australie.
Le site de Mungo a été fouillé en 1968-1969. Plusieurs squelettes y ont été découverts. En 2000, l'un d'eux, L.M. 3, a retenu l'attention car il apporte des données nouvelles sur le premier peuplement de l'Australie et sur l'évolution génétique. L.M. 3 est un squelette masculin ; la détermination du sexe a été possible parce que les deux mains étaient croisées sur le pubis comme cela est la règle lorsque les Aborigènes australiens enterrent un homme. C'est la première fois qu'une pratique funéraire encore vivace permet la détermination du sexe d'un fossile. Différentes méthodes de datation radiochronologiques lui accordent un âge de 62 000 ans ± 2 000 ans, ce qui confirme l'ancienneté de l'arrivée de l'homme en Australie. Rappelons que, pour accéder à ce continent, les hommes ont dû franchir un bras de mer de 70 kilomètres de largeur.
En outre, de l'ADN mitochondrial a pu être extrait de fragments d'os de L.M. 3, C'est le plus ancien ADN humain connu. Les chercheurs l'ont comparé à celui de squelettes fossiles plus récents ainsi qu'à celui de plusieurs populations australiennes actuelles. Les résultats sont tout à fait remarquables, puisque cet ADN s'est révélé être différent de celui de tous les autres sujets étudiés. II y a donc une contradiction entre la morphologie de L.M. 3, qui entre dans la variabilité morphologique des Australiens actuels, et son ADN disparu.
Ces données montrent les risques que présente une interprétation phylogénique fondée uniquement sur des données génétiques fragmentaires issues de l'ADN mitochondrial. Ces résultats remettent aussi en cause les interprétations récemment proposées, à partir de données paléogénétiques comparables, de la divergence entre Néandertaliens et hommes modernes. L'origine des populations mondiales actuelles est probablement beaucoup plus complexe qu'on le croyait et elle ne peut être abordée qu'en tenant compte à la fois de la chronologie des fossiles, de leur morphologie et des données génétiques qu'ils peuvent nous apporter.
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Écrit par
- Bernard VANDERMEERSCH : docteur es sciences, ancien professeur d'anthropologie à l'université de Bordeaux
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SAHUL
- Écrit par José GARANGER
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...32 750 ans ± 1 250 B.P. (before present, c'est-à-dire 1950, année où les premières datations au carbone 14 ont été réalisées) pour le lac Mungo et de 27 700 ans ± 700 B.P. (lac Menindee). C'est également à Mungo que fut découverte la sépulture d'une jeune femme, inhumée après...