MOUSTIER SITE PRÉHISTORIQUE DU, Dordogne
La redécouverte du Moustier 2
En 1996, un inventaire exhaustif des vestiges humains présents dans les collections du Musée national de préhistoire est entrepris. Cette recherche s'inscrit dans le cadre des activités scientifiques réalisées pour l'extension dudit musée. Parmi les collections des abris du Moustier, des vestiges humains sont identifiés. Un rapide examen met en évidence qu'il s'agit d'ossements humains isolés alors que d'autres sont encore pris dans des mottes de sédiments, que ces ossements sont ceux d'un nouveau-né, qu'il n'y a qu'un individu et que le matériel archéologique associé et le sédiment sont comparables à ceux provenant de l'abri inférieur du Moustier. La possibilité que ces vestiges soient ceux du Moustier 2 étant très forte, il devenait nécessaire de vérifier s'il avait réellement été perdu à Paris. Des archives inédites permirent de souligner que cette hypothèse n'était pas fondée.
La fouille très minutieuse des mottes puis la restauration du spécimen confirmèrent que ces vestiges sont bien ceux qu'avait mis au jour Denis Peyrony en mai 1914. L'étude biologique préliminaire prouva qu'il s'agit d'un périnatal néandertalien exceptionnellement bien préservé.
Cette redécouverte eut d'autres conséquences. Lors de la fouille des blocs de sédiments, en enregistrant la place de chaque vestige dans les trois dimensions de l'espace, des informations ont pu être déduites sur la position du corps du bébé dans sa tombe. Enfin, l'ensemble de ce travail permet aussi de prouver que deux de ses ossements, fémur et humérus droits, ont été faussement attribués à un autre nouveau-né néandertalien : La Ferrassie 4.
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Écrit par
- Bruno MAUREILLE : directeur de recherche au CNRS, directeur du département de sciences archéologiques de l'université de Bordeaux
Classification
Média