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ŚIVA DANSANT, art Cola (Inde)

Inventée sans doute dès le ixe siècle, l'image en bronze du seigneur de la danse n'est pas seulement celle d'un maître à danser divin s'envolant au milieu d'un cercle de feu dans un tourbillon gracieux où s'enroulent jambes, bras, mèches et écharpe. Très vite en effet, au plus tard au xiie siècle, on en fait celle du dieu cosmique dont la danse traduit la quintuple activité grâce à laquelle il entraîne le dévot et l'univers vers la libération, tout en écrasant l'ignorance : ses gestes et le mouvement de ses jambes traduisent ainsi création, protection, anéantissement, aveuglement et faveur suprême. Célébrée par un poète indien du xive siècle comme la représentation de celui qui danse dans le lotus du cœur, admirée par le sculpteur Auguste Rodin pour sa grâce et son harmonie, cette image était aussi pour l'indianiste Paul Mus l'un des archétypes de ce « cinéma solide » qu'ont su imaginer et utiliser les sculpteurs indiens lorsqu'il s'est agi de traduire la divinité dans sa multiplicité (musée des Arts asiatiques-Guimet).

— Bruno DAGENS

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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