SLOVAQUIE
Nom officiel | République slovaque (SK) |
Chef de l'État | Peter Pellegrini (depuis le 15 juin 2024) |
Chef du gouvernement | Robert Fico (depuis le 25 octobre 2023) |
Capitale | Bratislava |
Langue officielle | Slovaque |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
5 424 000 (2024) |
Superficie |
49 034 km²
|
Histoire
Les invasions
Après avoir été âprement disputées entre les Germains et les Romains, comme le rappelle l'inscription latine gravée dans le roc à Trenčín vers 170 après J.-C., les terres que les Slovaques ont occupées au début du vie siècle sont passées sous le contrôle des Avars. Les Slovaques ne rejoignent les Tchèques qu'au ixe siècle, dans l'État de Grande-Moravie, où ils se civilisent et se christianisent (l'évêque de Nitra dépendait de Méthode, archevêque de Moravie). Mais ils sont coupés d'eux dès 906 par l'invasion des Magyars, païens venus d'Asie. La domination hongroise sur la Slovaquie se maintiendra, même au sein de l'empire des Habsbourg, jusqu'en 1918. Refoulés vers les régions les plus pauvres par les Magyars, puis par des colons allemands, les Slovaques connurent plusieurs siècles de régression matérielle et culturelle (ils souffrirent beaucoup, notamment de l'invasion mongole de 1240-1241), mais ils continuèrent à lutter contre la dynastie des Arpad, puis, au xive siècle, contre celle des Angevins (révolte conduite avec succès, depuis Trenčín, par Matúš Čák jusqu'à sa mort en 1321). Ils bénéficièrent quelque peu de l'essor européen du xive-xve siècle, qui les remit en relation avec les pays voisins, principalement la Bohême et la Pologne. Les signes de renouveau apparurent dans tous les domaines : exploitation des mines d'or et d'argent (création de la Chambre royale de Kremnica, 1382), développement des villes (anciennes comme Bratislava, Nitra, Trnava ; nouvelles comme Košice, Prešov), expansion de l'art roman (qui se maintient jusqu'au cœur du xive siècle) et gothique (monuments de Košice, de Levoča), attrait de l'université de Prague, influence profonde du hussitisme, redécouverte timide d'une culture nationale slovaque (l'université créée à Bratislava par le roi Mathias Corvin n'exista que de 1467 à 1490).
Ce relèvement est interrompu par la victoire des Turcs sur Louis II de Hongrie à Mohács (1526), et tout le sud-est de la Slovaquie subit la domination ottomane jusqu'à la fin du xviie siècle. Dans le reste du pays, les nobles exploitent avec une dureté croissante les paysans asservis, qui se lancent dans des soulèvements férocement réprimés (des massacres de 1514 à l'exécution en 1713 de Janošík, devenu un héros légendaire), de même que se révoltent les mineurs exploités par des étrangers comme les Fugger (par exemple à Banská Bystrica en 1526). L'Église romaine s'inquiète de la progression des frères moraves et des luthériens, qui adoptent le tchèque comme langue de la liturgie. La Réforme catholique s'appuie sur les Jésuites qui organisent la reconquête à partir de Trnava (Tirnau) et de Žilina. Le réveil économique du xviiie siècle est beaucoup plus lent et plus tardif qu'en Bohême (École des mines de Banská Štiavnica, 1762).
Naissance de la conscience slovaque
Le réveil culturel slovaque s'effectue, en revanche, à un rythme comparable à celui des Tchèques. C'est qu'il est le fait d'une élite très restreinte, formée dans les établissements catholiques (université hongroise de Trnava, transférée à Budapest en 1776) ou protestants (Collège évangélique de Bratislava-Presbourg). Il est soutenu par un sentiment populaire, encore très confus, que surexcitent l'intransigeance et le mépris des Magyars, dont certains porte-parole nationalistes, comme Lajos Kossuth lui-même, sont d'ailleurs des « renégats slovaques » (E. Denis). Dès 1790, l'ecclésiastique Anton Bernolák publie une grammaire du parler de la Slovaquie occidentale ; en 1792, il fonde à Trnava la Société slovaque des sciences. Dans la première moitié du xixe siècle, les débats se font très ardents. Si le poète Ján Hollý compose des épopées[...]
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Écrit par
- Fedor BALLO : fonctionnaire à l'U.N.E.S.C.O.
- Jaroslav BLAHA : chargé d'études à la Documentation française, Paris
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
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Autres références
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SLOVAQUIE, chronologie contemporaine
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AUTRICHE
- Écrit par Roger BAUER , Jean BÉRENGER , Annie DELOBEZ , Encyclopædia Universalis , Christophe GAUCHON , Félix KREISSLER et Paul PASTEUR
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