SLOVAQUIE
Nom officiel | République slovaque (SK) |
Chef de l'État | Peter Pellegrini (depuis le 15 juin 2024) |
Chef du gouvernement | Robert Fico (depuis le 25 octobre 2023) |
Capitale | Bratislava |
Langue officielle | Slovaque |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
5 424 000 (2024) |
Superficie |
49 034 km²
|
La Slovaquie indépendante
En janvier 1993, pour les Slovaques, le mythe de la création d'un État « à soi » se réalise. Cette quête millénaire de l'indépendance avait été rendue impossible du fait de la tutelle des « oppresseurs » hongrois, puis tchèques.
Les difficiles lendemains de l'indépendance
Légitimé par sa victoire électorale de juin 1992, Vladimir Mečiar, à la tête du Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) et fort d'une partition négociée à l'amiable avec la partie tchèque, pouvait prétendre au titre de « père de l'indépendance ». Premier ministre de juin 1990 à avril 1991, puis de 1992 à 1994 et enfin de 1994 à 1998, Mečiar fut confronté aux dures réalités de la nouvelle situation du pays. Il fallait adapter ou créer des institutions étatiques, assumer les coûts de la partition d'avec la République tchèque et de la disparition de l'Union monétaire (février 1993), définir le rythme et les méthodes de la transition démocratique et de l'ouverture vers le marché (le pays était en forte récession depuis 1991, suite à la dissolution du CAEM et à la perte de ses débouchés en URSS, réorienter la politique étrangère dans l'optique d'une intégration dans l'Union européenne (UE) et l'OTAN, et les relations bilatérales avec les pays proches (Hongrie, Ukraine, Autriche). La communauté internationale doutait de la capacité de Bratislava à aboutir à une « stabilisation démocratique ». Or, entre 1994 et 1998, on assista à un redressement économique remarquable, même si les méthodes employées ont été fortement critiquées par l'opposition et par les milieux financiers étrangers.
Une crise politique éclate. Sur la demande du président Michal Kováč, élu en février 1993, le Parlement destitue Mečiar, accusé d'incompétence et de corruption, au printemps de 1994. Mais, dès son retour au pouvoir, après une victoire lors des législatives anticipées en décembre 1994, à la tête d'une coalition – HZDS, Parti national slovaque et Association des ouvriers de Slovaquie – Mečiar décidait d'annuler la seconde vague de privatisations de masse par le biais de coupons, au profit de la méthode de la vente directe.
Très vite, le gouvernement se vit accusé de clientélisme, les candidats à l'achat des entreprises étant souvent des proches des partis de la coalition au pouvoir. En 1994-1995, seulement 5 ventes d'entreprises sur 371 se sont faites au bénéfice d'étrangers. Le gouvernement justifie ce choix par la nécessité de garder le contrôle des secteurs stratégiques en évitant une trop grande dispersion de l'actionnariat, et de créer une couche d'entrepreneurs nationaux. En outre, cette option permettait aux trois banques slovaques sous pouvoir d'État d'exercer le contrôle financier des entreprises. En mars 1994, contre l'avis du GATT et de l'UE, une surtaxe à l'importation fut introduite, afin de réduire le déficit commercial et de protéger les entreprises nationales en pleine reconversion. La politique économique menée par Mečiar visait donc plus à soutenir l'activité et l'emploi dans le pays, qu'à respecter les exigences des organisations internationales.
La Slovaquie au ban des nations
Étant donné la position géopolitique du pays, la volonté de réorienter les relations avec les anciens partenaires, y compris ceux de l'ex-CAEM désormais regroupés pour une partie au sein de la Communauté des États indépendants,répondait plus à des nécessités économiques et commerciales, que politiques. La Slovaquie est déjà fortement dépendante du marché tchèque (deuxième partenaire commercial après l'Allemagne), et du marché russe pour l'importation de matières premières, qui représente la principale source de son déficit commercial permanent. Elle ne pouvait donc pas[...]
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Écrit par
- Fedor BALLO : fonctionnaire à l'U.N.E.S.C.O.
- Jaroslav BLAHA : chargé d'études à la Documentation française, Paris
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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