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SOCIÉTÉS ANIMALES

Sous l'expression sociétés animales, on rassemble les différentes structures de population qui émergent à partir des interactions existant entre congénères. Les associations d'animaux donnent lieu à de multiples formes sociales qui vont du simple regroupement à des organisations complexes s'ordonnant autour de systèmes de communication élaborés. Ces associations remplissent des fonctions diverses et les contraintes qu'elles engendrent pour les individus façonnent leurs stratégies d'adaptation.

Les différents types d'association

Sociétés animales : niveaux d'intégration - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sociétés animales : niveaux d'intégration

On distingue trois niveaux d'intégration dans les sociétés animales : les interactions, les relations et les réseaux sociaux (tabl. 1). Les animaux interagissent par des actions et des signaux qui utilisent divers canaux sensoriels : stimulation tactile, toilettage, transmission d'aliments, dépôt de substances odorantes, vibration, vocalisation, posture, expression faciale, etc. Les interactions sociales se situent dans l'instant présent. Au contraire, les relations sociales possèdent une large dimension temporelle : elles supposent que les partenaires soient capables de se reconnaître individuellement et de mémoriser leurs interactions, avec pour conséquence que les interactions passées influent sur le résultat des interactions futures. Chez certaines espèces, la relation va au-delà de la mémoire des interactions. Par des tests de reconnaissance de photographies, on montre que des macaques peuvent distinguer les individus dominants des dominés, ou encore ceux qui leur sont apparentés ou non, ce qui signifie qu'ils sont capables d'abstraire des catégories qui correspondent à notre concept de relation. Les réseaux sociaux, quant à eux, représentent un niveau d'intégration supérieur, mais il n'est pas prouvé que les animaux soient eux-mêmes capables de concevoir la structure de leurs sociétés. Il est toutefois possible que des grands singes comme les chimpanzés connaissent l'ordre hiérarchique de leurs partenaires et disposent d'une vision d'ensemble de la communauté à laquelle ils appartiennent.

De la vie solitaire au groupe temporaire

De nombreuses espèces animales vivent de façon solitaire. Les interactions n'interviennent entre les deux sexes que pour assurer la reproduction. Dans certains cas, les individus s'organisent dans l'espace en formant des territoires. Chaque animal habite une région déterminée de son environnement et la défend activement contre ses congénères, par l'agression des intrus ou par des signaux spécifiques comme des chants ou des marques odorantes. L'utilisation de territoires a généralement pour conséquence de disperser les individus de façon relativement régulière, chacun exploitant de manière exclusive une portion de l'habitat. Le succès reproducteur d'un mâle est souvent proportionnel à l'étendue ou à la richesse alimentaire du site qu'il contrôle. Il peut y avoir recouvrement des territoires des animaux de sexe différent. Ce système de « sous-location », où le territoire d'un mâle recouvre ceux de plusieurs femelles, se rencontre chez le tigre et l'orang-outan, il est fréquent parmi les mammifères. Chez l'ours noir, la mère tolère que ses filles s'établissent sur une portion de son territoire et la fille hérite de ce domaine lorsque la mère vient à disparaître.

Certains territoires ne concernent pas la recherche alimentaire mais la reproduction, auquel cas ils ne concernent qu'une portion de terrain limitée. Chez le daim ou le coq de bruyère, les mâles s'agrègent sur une arène qu'on nomme un lek ; ils y défendent des territoires de faible superficie, dépourvus de ressources alimentaires, et tentent d'y attirer les femelles par des comportements de parade. Les colonies formées par des animaux comme les oiseaux marins[...]

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Médias

Sociétés animales : niveaux d'intégration - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sociétés animales : niveaux d'intégration

Sociétés animales : la coopération et ses origines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sociétés animales : la coopération et ses origines

Suricates - crédits : Martin Harvey/ The Image Bank/ Getty Images

Suricates

Autres références

  • ABEILLE

    • Écrit par
    • 653 mots
    • 2 médias

    Insecte dont le plus connu est l'abeille domestique vivant dans une ruche et produisant du miel.

    Classe : Insectes ; ordre : Hyménoptères ; super-famille : Apoïdés.

    Les Abeilles rassemblent deux familles, les Sphécidés (7 700 espèces, toutes solitaires) et les Apidés, comprenant 20 000...

  • ARACHNIDES

    • Écrit par
    • 3 671 mots
    • 12 médias
    Les arachnides sont des organismes carnivores, la plupart insectivores. Les proies sont capturées à l’aide des chélicères et des pédipalpes, selon des techniques de chasse très diversifiées, qu’elles soient actives ou passives, en utilisant ou non des pièges. Leur digestion est partiellement...
  • BOURDON

    • Écrit par
    • 395 mots

    Insecte social, au corps velu noir et jaune, vivant surtout dans les régions tempérées et froides.

    Classe : Insectes ; ordre : Hyménoptères ; famille : Apidés ; genre : Bombus.

    Les bourdons, représentés par quelque 300 espèces, appartiennent à la même famille que les abeilles mellifères....

  • CARNIVORES MAMMIFÈRES

    • Écrit par et
    • 7 461 mots
    • 33 médias
    ...forêt et sont diurnes ou nocturnes. Certaines vivent en groupes sociaux, comportant parfois de nombreux individus, alors que d'autres sont solitaires. Les plus étudiés des herpestidés sociaux sont certainement les suricates. Ceux-ci, qui sont surtout insectivores, creusent des terriers interconnectés...
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