SODOMA GIOVANNI ANTONIO BAZZI dit (1477-1549)
Formé en Lombardie, dans le milieu marqué par Léonard de Vinci, le peintre Sodoma se fixe ensuite à Sienne, s'entourant de beaux jeunes gens et d'une véritable ménagerie : singes, écureuils, ânes nains, geais, chiens et chats ; il en fait d'ailleurs figurer quelques-uns près de lui sur la fresque où il s'est représenté à Monteolivetto Maggiore : il y complète, en effet, de 1505 à 1508, les neuf scènes de la Vie de saint Benoît, œuvre de Signorelli, par vingt-cinq compositions qui font du cloître l'un des ensembles majeurs de la peinture décorative du xvie siècle italien. Pourtant, malgré de jolies scènes (Arrivée des courtisanes au couvent), quelques beaux portraits et d'amusants détails iconographiques, la plupart des compositions manquent de spontanéité (Sodoma s'efforce de « suivre » Signorelli), d'ampleur décorative et de force chromatique. Attiré à Rome par Peruzzi, Sodoma travaille auprès de lui à la Farnésine (1511-1512) : il y peint la célèbre fresque représentant les Noces d'Alexandre et de Roxane, où affleure le souvenir du sfumato de Léonard, de ses types de visage, et où l'ascendant de Raphaël est sensible ; mais le cadre architectural est lourd, encombré par le vol des putti, et la recherche d'une douceur voluptueuse n'évite pas complètement une certaine fadeur. En 1515, Sodoma est de retour à Sienne, il décore avec Girolamo del Pacchia et Domenico Beccafumi l'oratoire de San Bernardino : Saint Louis de Toulouse, Présentation au Temple, Couronnement de la Vierge, Saint Antoine de Padoue, Saint François d'Assise, dont Vasari, pourtant fort sévère pour Sodoma, reconnaît que « la tête est vraiment merveilleuse » (1518). Le peintre donne encore à Sienne une Extase de sainte Catherine (1528) à San Domenico, qui est sans doute son chef-d'œuvre, un décor au Palais public, un autre à la chapelle des Espagnols à Santo Spirito (1530), une Adoration des Mages (1536) à Sant'Agostino, sans parvenir à dégager des influences diverses qu'il a reçues les éléments d'un style vraiment personnel.
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Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
Classification
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...l'enduit n'étant pas complètement achevé, une certaine absorption de la couleur par le support est encore possible. C'est sans doute à cette méthode que Sodoma a eu recours pour ses peintures du cloître, à Monte Oliveto Maggiore et, selon Procacci, cette pratique est devenue courante à partir du milieu... -
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...réalisées. Avec ces artistes s'éteignit l'école de Sienne proprement dite, bien que le xvie siècle eût été dans ce pays une période de grande peinture ; mais ce fut grâce à un Piémontais, Giovanni Antonio Bazzi, dit Sodoma (né à Vercelli en 1477 et mort à Sienne en 1549), lequel, devenu siennois d'élection,...