SOLOGNE
Située au sud de la Loire, dans la boucle d'Orléans, la Sologne est partagée entre les départements du Loiret, du Loir-et-Cher et du Cher. Elle est composée de sables granitiques détritiques et d'argiles du Tertiaire, déposés sur 80 à 100 mètres dans une cuvette de 500 000 hectares, large de 70 kilomètres de la Loire au Berry. On y distingue la Sologne pierreuse au sud, aux éléments détritiques plus lourds, entre Vierzon et les deux Sauldre ; la Sologne humide, argileuse, mal drainée, couverte d'étangs, entre les Sauldre et le Beuvron ; la Sologne sableuse au nord-ouest, très boisée et parsemée de châteaux ; enfin, la Sologne blésoise à l'ouest, autour de Contres et de Pontlevoy. Ce plateau calcaire recouvert de marnes, de faluns et de sables, est riche : outre les céréales et l'élevage bovin, la culture des fraises, des légumes (asperges) et de la vigne apporte d'importants revenus aux exploitants.
La Sologne a commencé à être aménagée au Moyen Âge avec le creusement d'étangs ; l'économie était fondée sur la pisciculture, la polyculture, l'élevage de moutons, le travail de la laine. Après quatre cents ans de délaissement, la mise en valeur a repris sous le second Empire : boisement de pins sylvestres (36 % du sol), diminution des landes (20 % du sol), réduction des surfaces marécageuses et des étangs (12 000 ha d'étangs d'une superficie variant entre 0,5 et 75 ha), construction de routes. Malgré ces aménagements, la population n'a guère augmenté et la densité reste très faible : de 4 à 10 habitants au kilomètre carré. Les terres cultivées, amendées au xixe siècle par des marnes, sont consacrées pour la moitié aux céréales, puis à la pomme de terre, aux prairies et aux cultures fourragères ; l'élevage d'agneaux de lait et celui de vaches laitières sont concentrés sur les terres argileuses. Une reconversion de l'activité des petites exploitations est due à la chasse (culture de blé noir, de maïs, élevage de faisans, landes, friches, bois). Celle-ci reste l'activité principale sur de grands domaines de plus de 50 hectares, dont la majorité appartient à des Parisiens. Sur les 12 000 hectares d'étangs, la pisciculture est l'autre activité économique de la Sologne, car l'industrie a délaissé cette région ; seule la ville de Romorantin-Lanthenay (17 800 hab. en 2018) possède une usine de construction automobile, des établissements d'optique, d'électronique, de lingerie, mais sa population stagne. Dans les autres petites villes comme La Ferté-Saint-Aubin, Salbris, Lamotte-Beuvron, les activités manufacturières (fabrication d'armement, travail du bois, lingerie, appareillage électrique, porcelaine) ne suffisent pas à retenir les habitants.
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Écrit par
- Marie-Christine AUBIN : directeur de recherche au C.N.R.S.et au C.E.R.I. (Fondation nationale des sciences politiques)
Classification
Média
Autres références
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CENTRE-VAL DE LOIRE, région administrative
- Écrit par Franck GUÉRIT
- 2 970 mots
- 1 média
...distinguent. Les calcaires de Beauce arment un puissant plateau, couvert de dépôts quaternaires de lœss qui procurent une belle fertilité aux terroirs. Les sables et argiles de Sologne, dépôts détritiques descendus du Massif central, favorisent une imperméabilité du sous-sol propice aux marais. Ils ont...