SOLS Dégradation des sols
Évaluation de la dégradation des sols à l'échelle mondiale
Les données citées sur l'importance relative, à l'échelle mondiale, des différentes formes de dégradation proviennent du programme GLASOD (GLobal Assessment of human induced SOil Degradation ; évaluation mondiale de la dégradation des sols sous l'effet des activités humaines) qui date de 1991. Financés par le P.N.U.E (Programme des Nations unies pour l'environnement) et coordonnés par l'I.S.R.I.C. (International Soil Reference and Information Centre, centre mondial d'information sur les sols), ces travaux, malgré la difficulté de chiffrer de tels phénomènes, avaient pour but d'alerter les politiques et les décideurs sur l'état des ressources en sols de la planète (tabl. 1). Si des suivis partiels régionaux ont été effectués depuis lors, il n'y a pas eu d'actualisation de ce travail au niveau mondial, du moins pas avec les mêmes méthodes (c'est-à-dire selon une collecte de données qui s'appuient sur l'expertise des spécialistes). En effet, les travaux récents ( GLADA : Global Assessment of Land Degradation and Improvement, 2008) portent sur la dégradation des terres au sens large (land degradation), et non plus strictement sur la dégradation des sols ; l'objet d'étude a changé, les méthodes d'étude aussi. Désormais c'est la dégradation des états de surface, prise comme indicateur de l'état de dégradation des sols sous-jacents, qui est l'objet de suivis ; et ces suivis se font grâce à l'utilisation de l'imagerie satellitaire. Si GLASOD concluait que 15 p. 100 des sols mondiaux étaient dégradés, GLADA considère que 24 p. 100 de la surface de la Terre sont en voie de dégradation. Le phénomène de dégradation des sols se poursuit donc et les chiffres cités ici seraient donc aujourd'hui en deçà de la réalité. On notera que, dans le tableau 1, seuls les processus de dégradation physique et chimique sont pris en compte. En effet, à cette époque, les indicateurs permettant d'évaluer la dégradation biologique n'étaient pas encore au point. Aujourd'hui, un certain nombre d'indicateurs sont définis mais ne sont pas encore normalisés à l'échelle internationale.
Degrés et causes de la dégradation des sols
L'étude GLASOD a défini quatre niveaux de dégradation des sols en fonction de leur productivité (rendement à l'hectare) :
– Une dégradation légère où la productivité à l'hectare diminue mais peut être restaurée. Elle concerne 38 p. 100 de l'ensemble des sols dégradés.
– Une dégradation modérée où la productivité est fortement réduite et ne peut pas être restaurée par les seuls moyens de l'agriculteur. Environ 46 p. 100 de l'ensemble des sols dégradés sont classés dans cette catégorie.
– Une dégradation sévère où les sols ne sont plus récupérables pour l'agriculture : leur restauration nécessite de gros travaux et des investissements importants, voire une assistance internationale. Ce niveau de dégradation touche 15 p. 100 des sols dégradés.
– Une dégradation extrême, considérée comme irréversible, où les sols sont irrémédiablement perdus. Elle concerne 0,5 p. 100 des sols dégradés.
L'utilisation des sols par l'homme étant à l'origine de leur dégradation, GLASOD distingue quatre grandes causes de dégradation (tabl. 1 et 2) : la déforestation (pour l'exploitation de bois, pour l'agriculture, pour la construction des routes...), le surpâturage, la mauvaise gestion des terres et les autres causes. Cette dernière catégorie comprend notamment la surexploitation du couvert végétal (pour le bois de chauffe par exemple), mais aussi les activités industrielles à l'origine de la pollution chimique.
Géographie et importances relatives des formes[...]
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Écrit par
- Mireille DOSSO : professeur de science du sol à l'Institut des régions chaudes, Montpellier SupAgro
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