SOMALIE
Nom officiel | Somalie (SO) 1
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Chef de l'État | Hassan Cheikh Mohamoud (depuis le 23 mai 2022) 2
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Chef du gouvernement | Hamza Abdi Barre (depuis le 25 juin 2022) |
Capitale | Mogadiscio ou Muqdisho |
Langues officielles | Arabe, somali |
Unité monétaire | Shilling de Somalie (SOS) |
Population (estim.) |
20 300 000 (2024) |
Superficie |
637 657 km²
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Histoire
Le « pays du bout du monde » des Anciens
Rares sont les indices qui permettent de reconstituer l'histoire ancienne des territoires de la Corne de l'Afrique avant l'expansion des Somali, même si les rivages sont mieux connus grâce aux contacts anciens avec le monde méditerranéen. Au milieu du IIIe millénaire avant J.-C., les Égyptiens explorent la mer Rouge et découvrent des côtes où abondent encens et aromates, qu'ils nomment le pays de Pount. Les expéditions vers ces confins s'amplifient sous la reine Hatchepsout (xve siècle avant J.−C.), qui les fait représenter dans les bas-reliefs du temple de Deir el-Bahari à Louxor. La localisation exacte de ce territoire fait débat : se trouve-t-il au nord de l'actuelle Érythrée, ou au-delà du détroit de Bab-el-Mandeb ? Correspond-il à un endroit précis ou est-ce un lieu mythique ? Quoi qu'il en soit, les bâtisseurs de la nation somalienne contemporaine se sont emparés de ce toponyme ancien pour revendiquer une historicité concurrente de celle de l'Éthiopie et, depuis 1998, la pointe orientale de la Somalie s'est constituée en gouvernement autonome dénommé Puntland.
Dans les sources grecques du début du Ier millénaire après J.-C., à l'est du détroit de Bab-el Mandeb s'étend « le pays du bout du monde » dont les places commerciales regorgent d'encens et d'épices. Malao, port le plus actif de cette région, correspond probablement à l'actuelle rade de Berbera. Au-delà, au sud du cap Gardafui (où se trouve le « port des épices ») et du ras Hafun (appelé alors Oponé), les côtes de l'océan Indien constituent la contrée d'Azania, dont les échanges commerciaux sont contrôlés par le royaume sudarabique de Himyar (Aden et son arrière-pays).
Les grandes migrations des Somali
C'est en plusieurs vagues migratoires que les groupes constitutifs du peuple somali vont s'installer dans la péninsule orientale de l'Afrique. Les sources historiques (arabes surtout) sont tardives et peu nombreuses, mais l'étude comparée des langues, des mythes et des structures claniques permet d'en retracer les grandes phases.
Dans un premier temps, au début de l'ère chrétienne, dans une région probablement située dans la zone aride au nord de l'actuel Kenya, les ancêtres des Somali, nomades qui élèvent le zébu et le chameau, suivent la direction du nord, en longeant les contreforts orientaux des massifs du Sidamo et de Balé et atteignent les bassins des fleuves Jubba puis Shabeele.
Ensuite, dans un deuxième temps, vers les ive-vie siècles, a lieu la première scission entre ceux qui s'établissent entre les deux fleuves pour y pratiquer l'agriculture (les Sab), et ceux qui poursuivent une vie nomade et cheminent vers le nord (les Samalé, d'où dérive l'ethnonyme Somali, indiquant la primauté du statut des nomades par rapport aux sédentaires).
Enfin, le troisième mouvement migratoire commence autour du xe siècle. Les clans nomades, qui se sont répartis dans les zones de pâturages des montagnes surplombant le littoral du golfe d'Aden, vont refluer vers le sud selon trois grands axes. Les Issaq s'étendent au nord sur le massif et sur les côtes (xiie-xive siècle). Les Darod partent de la pointe nord-est pour se déployer vers le sud-ouest, dans les plaines qui sont aujourd'hui à l'est de l'Éthiopie (xve-xvie siècle) et au nord-est du Kenya (xixe siècle). Enfin, les Hawiye se lancent vers le sud, pour s'installer, d'une part, dans la vallée du Shabeele et sur les côtes jusqu'à Mogadiscio (xiie-xvie siècle) et, d'autre part, sur le territoire à la confluence de la Jubba et de la Dawa (xviie siècle) entre la Somalie, l'Éthiopie et le Kenya.
En ce qui concerne les populations antérieures aux Somali, les sources témoignent de relations intenses,[...]
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Écrit par
- Éloi FICQUET : maître de conférences en anthropologie et en histoire au Centre d'études africaines, École des hautes études en sciences sociales
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Francis SIMONIS : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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SOMALIE, chronologie contemporaine
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AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
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