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SOMALIE

Nom officiel

Somalie (SO) 1

  • La république du Somaliland, proclamée en mai 1991, est en attente de reconnaissance par la communauté internationale. Cette entité correspond à l'ancien Somaliland britannique (qui avait formé l'État somalien en s'unifiant avec la Somalia italienne en 1960) et couvre environ un quart du territoire somalien.
Chef de l'État

Hassan Cheikh Mohamoud (depuis le 23 mai 2022) 2

  • Le pouvoir exécutif ne contrôle qu'une partie du territoire
Chef du gouvernement

Hamza Abdi Barre (depuis le 25 juin 2022)

    Capitale

    Mogadiscio ou Muqdisho

      Langues officielles

      Arabe, somali

        Unité monétaire

        Shilling de Somalie (SOS)

          Population (estim.) 20 300 000 (2024)
            Superficie 637 657 km²

              La Somalie depuis l'indépendance

              Les premières années de l'indépendance, 1960-1969

              À peine indépendantes, les deux Somalie fusionnent, le 1er juillet 1960, pour former la République unie de Somalie. Cet État adopte un régime parlementaire, dont la Constitution est approuvée par référendum en juin 1961, bien que les électeurs du Nord se soient prononcés contre. Ils sont moitié moins nombreux (600 000 habitants) que ceux du Sud (1 300 000 habitants), et se sentent donc marginalisés. En outre, tout acte administratif ou juridique se heurte à l'incompatibilité de cultures politiques issues d'expériences coloniales différentes. Pour dépasser ces obstacles, le seul projet mobilisateur est l'union de la Grande Somalie. Cet irrédentisme crée des tensions avec l'Éthiopie et le Kenya, et il place la Somalie en porte à faux avec la communauté internationale qui prône l'intangibilité des frontières coloniales.

              Les premières élections parlementaires multipartites se tiennent en mars 1964. Plus de soixante partis représentent les intérêts des divers clans. Mais la SYL est la seule formation d'envergure nationale qui, une fois élue, se comporte en parti unique. En contradiction avec le mot d'ordre officiel d'abolir le tribalisme, elle distribue les charges ministérielles et administratives entre les clans. Ce système génère une corruption massive, des crises gouvernementales à répétition et une perte de confiance de la société civile envers l'État perçu comme parasitaire. Les Somaliens tendent alors à se replier sur les formes traditionnelles de solidarité.

              La dictature militaire de Mohamed Siyad Barre (1969-1977)

              À la fin d'octobre 1969, l'expérience de démocratie parlementaire somalienne s'effondre à la suite de l'assassinat du président Abdirashid Ali Shermarke, et de la prise de Mogadiscio par l'armée. Un Conseil de la révolution est instauré, il fait table rase des institutions républicaines, déclare les partis illégaux et emprisonne les plus hauts dignitaires. L'homme fort du nouveau régime est le général Mohamed Siyad Barre. Issu du clan Darod-Marehan, lié aux Darod-Ogaden par sa mère, il est né du côté éthiopien de la frontière en 1919, a fait sa carrière sous l'administration italienne provisoire. À l'indépendance, il devient commandant en chef de l'armée et se rapproche de l'URSS.

              Après un an de stabilisation, grâce à des mesures populaires de lutte contre la corruption, le nouveau pouvoir adopte le socialisme, permettant ainsi au bloc communiste d'occuper une place de choix face à l'Éthiopie sous protection américaine. La dictature combat l'ordre traditionnel, encourage la scolarisation et la participation politique des femmes, favorise les groupes de statut inférieur, prône la laïcité en réprimant les mouvements islamistes. Sa principale cible est le « tribalisme », c'est-à-dire l'ordre clanique. La peine capitale est ainsi instituée pour mettre fin aux cycles de vengeance liés au « prix du sang ». Cependant, la dictature continue de répartir les responsabilités selon les appartenances claniques. Les groupes Darod du centre imposent ainsi leur suprématie au détriment des Darod-Majeerteen du nord qui dominaient auparavant. Cette distribution clanique du pouvoir s'accentuera jusqu'à se fermer sur le cercle des parents proches du chef de l'État. Siyad Barre développe également un culte de la personnalité empruntant au modèle nord-coréen.

              Les réformes les plus significatives sont prises sur le terrain linguistique. En 1972, le somali est imposé comme langue officielle. Cette mesure réduit deux fractures à l'échelle nationale, d'une part au sein de l'élite, divisée entre les anglophones et les italophones, et, d'autre part, entre l'élite et la grande majorité de la société qui ne parle[...]

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              Écrit par

              • : maître de conférences en anthropologie et en histoire au Centre d'études africaines, École des hautes études en sciences sociales
              • : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
              • : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
              • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

              Classification

              Médias

              Somalie : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Somalie : carte physique

              Somalie : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Somalie : drapeau

              Somalie : peuplement et activités - crédits : Encyclopædia Universalis France

              Somalie : peuplement et activités

              Autres références

              • SOMALIE, chronologie contemporaine

                • Écrit par Universalis
              • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                • Écrit par
                • 12 424 mots
                • 24 médias
                Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les anciennes colonies italiennes, Érythrée, Somalie, restaient sous administration provisoire britannique. La question de leur avenir fut une des premières questions abordées par l'O.N.U. La solution de la tutelle internationale était logique mais se...
              • AVORTEMENT

                • Écrit par , , et
                • 6 833 mots
                • 4 médias
                L’avortement est peu mentionné dans les normes constitutionnelles ou internationales. En Afrique, la Constitution somalienne l’interdit dans son article 15, sauf en cas de nécessité, en particulier pour sauver la vie de la femme ; celle du Kenya la prohibe sauf si la santé ou la vie de la femme...
              • BERBERA

                • Écrit par
                • 270 mots

                La ville portuaire de Berbera est située au nord-ouest de la Somalie, dans le golfe d'Aden. Placée sous la juridiction de la république du Somaliland (État indépendant autoproclamé, non reconnu internationalement, qui se trouve à l'intérieur des frontières officielles de la Somalie), elle en...

              • DJIBOUTI

                • Écrit par , , et
                • 7 778 mots
                • 6 médias
                Il entendait jouer un rôle pour régler pacifiquement la crise somalienne et s'assurer ainsi une situation plus calme à la frontière méridionale du pays. Avec le soutien de la communauté internationale, il prit l'initiative d'une conférence de réconciliation inter-somalienne pour inciter les Somaliens...
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