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SONATE POUR PIANO EN SI MINEUR (F. Liszt)

Née à la fin du xviie siècle sous la plume de Johann Kuhnau – dont les six célèbres « sonates à programme » des Histoires bibliques sont éditées en 1700 –, la sonate pour clavier prend d'abord la forme de courts et brillants exercices : les Essercizi per gravicembalo (clavecin) de Domenico Scarlatti sont édités en 1738. Au début de l'âge classique, elle acquiert une structure en trois mouvements, généralement vif-lent-vif ; le style galant lui confère un caractère plus directement émotionnel. Joseph Haydn et Mozart y ajoutent jeu des contrastes et fantaisie. Beethoven enfin offre à la sonate pour piano – le plus souvent en quatre mouvements – des dimensions élargies, une conception architecturale et des couleurs quasi symphoniques. Point d'aboutissement de cette longue élaboration, l'unique sonate pour piano seul de Franz Liszt, la Sonate en si mineur, achevée en février 1853, respecte la structure classique du genre, bien qu'elle soit d'un seul tenant. Cette œuvre monumentale, un des sommets du répertoire, met toutes les ressources de la virtuosité et les déchaînements du romantisme au service d'une rigoureuse construction intellectuelle. C'est dans son sillage que s'inscrivent Johannes Brahms (Sonate en fa mineur, opus 5, 1854), Paul Dukas (Sonate en mi bémol mineur, 1901), Alexandre Scriabine (Cinquième Sonate, en fa dièse majeur, opus 53, 1907), Serge Rachmaninov (Première Sonate, en mineur, opus 28, 1907), Nicolas Medtner et Serge Prokofiev (Troisième Sonate, en la mineur, opus 28, 1917).

— Pierre BRETON

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