SOUDAN
Nom officiel | République du Soudan (SD) |
Chef de l'État | Abdel Fattah al-Burhan (par intérim depuis le 12 avril 2019) |
Chef du gouvernement | Osman Hussein (par intérim depuis le 19 janvier 2022) |
Capitale | Khartoum (siège du Conseil des États) 2
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Unité monétaire | Livre soudanaise (SDG) |
Population (estim.) |
47 653 000 (2024) |
Superficie |
1 840 687 km²
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Située dans le nord-est de l'Afrique, la république du Soudan était, jusqu'à sa partition en deux États indépendants le 9 juillet 2011, le plus vaste État du continent. Il est désormais le troisième plus grand pays africain avec 1 840 687 kilomètres carrés. Désertique, avec un climat continental tropical, cet immense pays comptant environ 44 millions d'habitants (2021) a tissé de nombreux liens avec ses sept voisins, notamment à cause des migrations de travail et des guerres qui ont déplacé des populations d'un côté ou de l'autre des frontières. Ainsi, le pays sert-il souvent de terre d'asile, vocation à laquelle le destine l'importante route africaine du pèlerinage musulman vers La Mecque et de commerce transsaharien. Ces migrants jouent également un rôle essentiel dans le développement agricole du pays et dans la construction de réseaux commerciaux entre Afrique et péninsule arabique.
Indépendant depuis le 1er janvier 1956, l'État soudanais doit faire face à des défis importants légués par la période coloniale. L'étendue du territoire et la rareté des infrastructures rendent difficile l'intégration nationale, même si l'appartenance à l'Islam et l'usage de l'arabe augurent une relative homogénéité culturelle dans la partie la plus développée du pays, au nord. Cependant, l'administration coloniale – différente au nord et au sud du Soudan – rend plus problématique encore la coexistence, au sein d'un même État, de populations divisées par la langue, la religion (le Sud est pour l'essentiel animiste avec une minorité chrétienne), des histoires politiques diverses et des clivages culturels marqués par la traite. Une guerre civile sanglante de 1956 à 1972 mine le développement du pays. La paix n’est qu'une courte parenthèse puisque les hostilités reprennent en 1983 et ne s'achèvent qu'en 2005 avec la signature d'accords qui rendent possible la sécession du Sud au terme d'un référendum d'autodétermination tenu en janvier 2011. Ce divorce, pourtant, ne signifie pas la fin des tensions.
L'histoire politique soudanaise ne se limite pas à cette chronique, que le conflit au Darfour débuté en 2003 poursuit. Le coup d'État de juin 1989 amène pour la première fois au pouvoir un régime prétendant instaurer un État islamique et jouer un rôle moteur dans la recomposition de l'islamisme international. La mise en exploitation des ressources pétrolières, à partir de 1999, donne au Soudan une importance stratégique accrue et en fait même le paradigme des nouvelles relations que la Chine populaire entend entretenir avec l'Afrique.
Géographie
Le Soudan résume, sur son territoire, les problèmes qui assaillent le continent. Des putschs, des guerres civiles et des famines jalonnent plus de cinquante ans d'indépendance. Les Soudanais veulent avoir accès aux ressources confisquées par l'élite politico-religieuse de la vallée du Nil.
La cuvette soudanaise
Le territoire soudanais (le Soudan séparé désormais du Sud), qui s'étend du tropique du Cancer, au nord, jusqu’au parallèle 10 0N, au sud, confine avec sept États africains. Au nord de l'isohyète 100 millimètres, qui court du Darfour à Khartoum et à Port-Soudan, des buissons xérophiles parsèment le sol. Il tombe plus de 600 millimètres de précipitations au sud de la Gezireh – la presqu'île entre le Nil Blanc, à l'ouest, et le Nil Bleu, à l'est –, au nord des monts Nuba et au sud du Darfour. Dans cette zone climatique, on défriche périodiquement la savane et la forêt claire par le feu avant de semer ou d'envoyer les troupeaux. La courbe des 800 millimètres de précipitations correspond à la frontière séparant le Soudan du Soudan du Sud.
Au nord de Khartoum, le Nil ne reçoit plus qu'un seul affluent, l'Atbara,[...]
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Écrit par
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Roland MARCHAL : chargé de recherche CNRS
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
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