SOUDAN
Nom officiel | République du Soudan (SD) |
Chef de l'État | Abdel Fattah al-Burhan (par intérim depuis le 12 avril 2019) |
Chef du gouvernement | Osman Hussein (par intérim depuis le 19 janvier 2022) |
Capitale | Khartoum (siège du Conseil des États) 2
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Unité monétaire | Livre soudanaise (SDG) |
Population (estim.) |
47 653 000 (2024) |
Superficie |
1 840 687 km²
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Histoire
À une civilisation connue sous le nom de Kerma, et qui remonte au IIe millénaire avant J.-C., succèdent au viiie siècle avant J.-C. le royaume de Napata, dont plusieurs pharaons d'Égypte sont issus, puis celui de Méroé (qui prend fin au ive siècle de notre ère), célèbre pour ses pyramides encore bien conservées.
L'époque chrétienne dure du viiie siècle au début du xvie siècle. Les Nubiens, évangélisés à partir d'Alexandrie et de Constantinople, construisent un grand nombre d'églises, dont la plus célèbre demeure la cathédrale de Faras, ornée de fresques.
L'islamisation par des marchands conduit à la formation de royaumes, dont celui de Sennar qui met un terme par la bataille d'Arbaji, en 1505, à la dernière principauté chrétienne.
Le royaume funj, dont les conseillers politico-religieux sont originaires d'Arabie, est fondé sur le Nil Bleu. Dès cette époque, l'influence des confréries islamiques devient un facteur déterminant de la politique intérieure soudanaise, plus que dans tout autre État d'Afrique et du Proche-Orient.
L'année 1820 marque l'entrée des troupes du khédive Mohammed Ali au Soudan. Après avoir fondé les villes de Wad Medani et Khartoum, de 1823 à 1830, le nouveau pouvoir, reconnu internationalement après acceptation de la Sublime-Porte, ne contrôle réellement la zone du Nil Blanc que jusqu'à Malakal. Plusieurs décennies sont encore nécessaires pour instaurer une autorité dans le Sud-Soudan.
Un soulèvement nationaliste et religieux, sous la direction du Mahdi, Mohammed Ahmed Ibn Abdallah (figure censée apparaître dans les derniers moments de l'existence du monde pour combattre le Mal et annoncer la victoire du Bien) chasse les Ottomans au terme de trois ans de guerre. Après la prise de Khartoum et la mort de son gouverneur, Gordon Pasha, le 28 janvier 1885, le Soudan obtient ainsi son indépendance qu'il conserve jusqu'en 1898, lorsque le régime mis en place par le successeur du Mahdi est renversé par une expédition anglo-égyptienne menée par le général britannique Horatio Herbert Kitchener.
Le Soudan devient en 1899 un condominium anglo-égyptien. Face à la montée du nationalisme en Égypte dès le début du xxe siècle, Londres entreprend de marginaliser l'influence des Égyptiens en ne les affectant qu'à des postes subalternes dans l'armée et dans l'administration, tandis qu'un corps spécialisé recruté exclusivement parmi les Britanniques diplômés des meilleures universités gère le pays. Pourtant, le rapport à l'Égypte – ancienne puissance coloniale et source permanente d'inspiration – va durablement diviser le mouvement nationaliste soudanais dans toutes ses composantes, communiste, laïque, religieuse, et même islamiste.
En effet, il est impossible d'isoler le Nord-Soudan des idées qui alors se développent dans le monde arabe : les mouvements nationalistes prennent forme dès les années 1930 dans les milieux instruits et les élites économiques locales et obtiennent l'aval des plus hautes personnalités islamiques du pays malgré leurs rivalités, notamment celle de Sayyed Abdirahman al-Mahdi qui transforme l'idéal du djihad au cœur de l'épisode mahdiste en un nationalisme politique hostile à l'Égypte et conservateur socialement.
Rien de tel ne se produit dans le Sud, retribalisé et coupé du reste du monde pendant plusieurs décennies par la politique coloniale britannique. L'effervescence nationaliste, qui a quelque succès parmi les rares sudistes présents dans le Nord, est contenue avec succès. Surtout, la très peu nombreuse élite sud-soudanaise est formée dans les écoles missionnaires qui développent une vision hostile de l'islam et du monde arabe : rien ne la dispose alors à exiger ses droits des colonisateurs. Même au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette élite[...]
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Écrit par
- Alain GASCON : professeur des Universités, Institut français de géopolitique de l'université de Paris-VIII, membre du Centre d'études africaines, C.N.R.S., École des hautes études en sciences sociales, chargé de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Roland MARCHAL : chargé de recherche CNRS
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
- Écrit par Marc MICHEL
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