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SPACESHIPONE, avion spatial

SpaceShipOne est le premier « avion spatial » privé à remporter, le 4 octobre 2004, le Ansari X Prize, prix institué en 1996 et destiné à promouvoir le « tourisme spatial ». Une récompense de 10 millions de dollars était alors promise à l'organisation privée qui parviendrait à lancer, avant le 1er janvier 2005, un équipage de trois hommes à 100 kilomètres d'altitude et qui rééditerait cet exploit avec le même véhicule dans un délai de deux semaines. Vingt-six équipes de sept pays avaient relevé ce défi. En atteignant l'altitude de 112 kilomètres au-dessus du désert de Mojave, en Californie, SpaceShipOne, cet engin américain piloté, a alors battu le précédent record, établi quarante et un ans auparavant par un X-15.

Le premier vol de SpaceShipOne

L’avion-fusée SpaceShipOne - crédits : Courtesy of Scales Composites, LLC

L’avion-fusée SpaceShipOne

C'est le 21 juin 2004 que SpaceShipOne parvenait à plus de 100 kilomètres d'altitude : pour la première fois, un véhicule habité réalisé avec des fonds entièrement privés avait atteint la frontière symbolique délimitant l'atmosphère et l'espace. À la mi-2004, la société Scaled Composites – constructeur du SpaceShipOne –, fondée en 1982 par Burt Rutan et financée pour ce projet par Paul G. Allen, cofondateur de Microsoft, était donc la première à approcher de près l'objectif avec un véhicule composite de 25 mètres d'envergure constitué de deux éléments : un avion propulsé par deux turboréacteurs et dénommé White Knight emportant la mini-navette SpaceShipOne. Ce véhicule a décollé d'une piste de l'aéroport de Mojave, situé dans le désert californien. Après une heure de montée, SpaceShipOne a été larguée par l'avion porteur à l'altitude de 14 250 mètres. Dix secondes plus tard, le pilote, Michael W. Melvill, âgé de soixante-trois ans, a allumé le moteur-fusée : il s'agit d'un propulseur hybride fonctionnant à l'oxyde d'azote liquide avec un combustible solide à base de polybutadiène. SpaceShipOne emportait pour ce vol 1 630 kilogrammes d'oxydant et 270 kilogrammes de combustible. Le moteur a délivré une poussée de 7 500 décanewtons pendant 76 secondes, propulsant l'engin sur une trajectoire quasi verticale. Après la fin de la phase de propulsion, ce dernier a poursuivi sa trajectoire de manière balistique pendant 3 minutes, atteignant l'altitude de 100 124 mètres, un peu inférieure à celle qui était visée (108 000 m). Doté d'ailes, SpaceShipOne est ensuite revenu sur Terre à la manière d'un planeur. Au cours de la descente, une décélération de l'ordre de 5 g a été rencontrée durant une dizaine de secondes. Pendant ce vol suborbital, qui aura duré 24 minutes et 5 secondes du largage à l'atterrissage, la phase d'apesanteur subie par le pilote a été de trois minutes et demie. La mission de ce type de véhicule est de réaliser, non un vol orbital mais un vol suborbital (la vitesse donnée à l'engin étant insuffisante pour que celui-ci puisse se mettre sur orbite).

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Écrit par

  • : membre de l'Académie de l'air et de l'espace et de l'International Academy of Astronautics, ancien président de l'Institut français d'histoire de l'espace

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Média

L’avion-fusée SpaceShipOne - crédits : Courtesy of Scales Composites, LLC

L’avion-fusée SpaceShipOne

Autres références

  • ESPACE (CONQUÊTE DE L') - Des fusées aux lanceurs

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    • 11 382 mots
    • 8 médias
    ...l'homme de la rue – rêve millénaire – commença à être prise en compte. Le concept de « tourisme spatial » naissait. En 2004, un engin américain dénommé SpaceShipOne était lancé pour la première fois, afin de permettre à d'éventuels clients d'effectuer un vol suborbital à la frontière de...