SPARTACUS (mort en 71 av. J.-C.)
Crassus et la fin de Spartacus
À Rome, de plus en plus isolée dans une Italie où des dizaines de milliers d'esclaves révoltés réduisaient à néant toute sécurité, l'angoisse, la peur de la famine montaient. Le Sénat destitua les consuls de leur commandement et confia un imperium absolu au préteur Crassus, magnat richissime qui n'avait cessé d'accroître son immense fortune dans des tractations peu honnêtes. Il était le parfait représentant des grands propriétaires de la noblesse romaine, les maîtres des troupeaux serviles. Il recruta et arma 50 000 hommes, dont 30 000 à ses frais, et il prit l'offensive à l'automne 72. Spartacus et les siens furent investis dans l'isthme de Reggio de Calabre, la pointe de la botte. Cependant, en février 71, Spartacus parvint à forcer le blocus. Déjà, plusieurs bataillons d'esclaves avaient été anéantis. En mars, l'armée de Crassus rencontra en Lucanie Spartacus et le gros de ses forces. Crassus sut donner aux siens l'élan nécessaire, les esclaves furent écrasés et Spartacus mourut dans le combat après avoir vendu chèrement sa vie.
Les bandes de survivants furent pourchassées et massacrées, par Crassus en Italie du Sud, et aussi par Pompée, qui rentrait d'Espagne, dans le Nord où il tua 5 000 fuyards. Crassus crucifia 6 000 prisonniers le long de la route du retour, de Capoue à Rome.
Les succès de Spartacus s'expliquaient assez bien par le fait que l'essentiel des armées romaines était occupé à des guerres lointaines, en Espagne et en Orient. Tôt ou tard, Rome ne pouvait manquer de se ressaisir. La révolte de Spartacus devait donc finir comme les précédentes. Il en demeura pour les Romains un souvenir terrible et pour les modernes un symbole de la révolte des opprimés contre l'injustice de leur sort.
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Écrit par
- Claude LEPELLEY : chargé d'enseignement à l'université de Lille
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