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TRACY SPENCER (1900-1967)

Acteur de cinéma américain, né le 5 avril 1900 à Milwaukee, dans le Wisconsin, mort le 10 juin 1967 à Beverly Hills, en Californie, Spencer Tracy, doté d'un physique massif et de traits épais à la Gabin, fut l'un des plus grands acteurs hollywoodien.

Peu intéressé par l'école, le jeune Spencer Bonaventure Tracy s'engage dans la marine à l'âge de dix-sept ans pendant la Première Guerre mondiale. Une fois démobilisé et malgré son aversion pour les études, il s'inscrit en année préparatoire de médecine au Ripon College, dans le Wisconsin. C'est là qu'il se découvre un goût pour le théâtre en tenant le premier rôle dans la pièce jouée en fin d'année pour la remise des diplômes, et décide d'en faire son métier. Il s'installe dès 1922 à New York, où il suit les cours de l'American Academy of Dramatic Arts, prestigieux conservatoire formant les acteurs dramatiques, en compagnie de son ami Pat O'Brien. La même année, les deux hommes font leurs débuts ensemble à Broadway dans des rôles muets de robots dans R.U.R. (Rossum's Universal Robots), une pièce de science-fiction de Karel Čapek. Au cours des huit années suivantes, Spencer Tracy se partage entre de petits rôles dans des productions de Broadway qui ne restent pas longtemps à l'affiche et des premiers rôles avec des troupes régionales. C'est le rôle de Killer Mears, un détenu dans le couloir de la mort dans la pièce The Last Mile jouée à Broadway en 1930, qui lui apporte la notoriété. Il décroche ensuite quelques petits rôles dans des courts-métrages parlants, dont il sort mécontent de lui-même et peu optimiste sur ses chances de succès au cinéma.

Le cinéaste John Ford engage cependant Tracy en 1930 pour son long-métrage Up the River produit par les studios de la Fox, avec laquelle il restera cinq ans sous contrat. Même si les films qu'il tourne pour la Fox sont assez insignifiants – à l'exception peut-être de Me and My Gal (1932), 2 000 Years in Sing Sing (1932, Vingt Mille Ans sous les verrous) et The Power and the Glory (1933, Thomas Garner) –, sa titularisation au sein des studios lui permet de développer ce jeu étonnement naturel qui a fait sa réputation, et dont son ami Humphrey Bogart disait en substance : « On ne voit pas le mécanisme à l'œuvre, on ne voit pas tourner les rouages. Tout est caché. Il n'en fait jamais trop, ne force jamais son jeu. Il arrive à vous faire croire que ce qu'il est en train de jouer est tout simplement vrai. » Quant à Tracy lui-même, il balaye souvent les considérations sur sa technique réputée insaisissable d'un haussement d'épaule, et se contente habituellement d'un laconique « Apprendre son texte ! » lorsqu'on lui demande quel est le secret d'un grand acteur.

La Metro Goldwyn Mayer l'engage en 1935 et lui offre des rôles à sa mesure, à commencer par celui d'un survivant ayant échappé au lynchage dans Fury (1936, Furie) de Fritz Lang, dont il compose une interprétation éblouissante. Il reçoit sa première nomination aux oscars pour son rôle dans San Francisco (1936) et devient le premier acteur à remporter un oscar du meilleur acteur deux années consécutives pour Captains Courageous (1937, Capitaines courageux) et Boys Town (1938, Des hommes sont nés). Pendant les vingt années de sa collaboration avec la M.G.M., Tracy se coule avec bonheur dans tous les rôles, passant des états d'âme d'un père qui marie sa fille dans Father of the Bride (1950, Le Père de la mariée) à la volonté inflexible d'un John J. Macreedy dans Bad Day at Black Rock (1955, Un homme est passé). Tracy voit bientôt sa santé décliner. Il souffre d'affections respiratoires qui viennent s'ajouter à son alcoolisme chronique, mais il tourne encore au début des années 1960 et fournira de remarquables prestations[...]

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Classification

Autres références

  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

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    • 18 médias
    ...Scarlett (1935), The Women (1939), ou encore The Philadelphia Story (Indiscrétions, 1940). Les films qu'il tourne avec le couple Katharine Hepburn- Spencer Tracy, s'ils ne manquent pas de « classe », ne répugnent guère à une loufoquerie certaine : outre Indiscrétions, il faut citer Adam's...