SPLIT, ital. SPALATO
Principale ville de Dalmatie, en Croatie, Split (165 890 hab. au recensement de 2011) est située sur une péninsule de la mer Adriatique et possède, dans sa partie méridionale, un port abrité en eaux profondes. Ce centre de commerce et de transport majeur est surtout connu pour les ruines du palais de Dioclétien (érigé vers 295-305). Cet édifice ainsi que les résidences royales historiques, les fortifications et les églises de la ville sont classés au Patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. depuis 1979.
Le cœur de la vieille ville se trouve à l’intérieur du palais. Cet immense complexe possède des murs de 2 mètres d’épaisseur, hauts de 22 mètres sur le côté sud (littoral) et de 18 mètres sur la façade nord. Il comptait à l’origine seize tours (dont trois sont conservées) et quatre portes. Une promenade plantée protège désormais les murailles des eaux de l’Adriatique. Le palais fut endommagé lorsque les Avars mirent à sac la ville voisine de Solin (Salone) vers 614 ; les habitants de cette dernière s’enfuirent dans un premier temps vers les îles, mais revinrent chercher refuge dans le palais (vers 620), baptisant alors les lieux Spalatum. Ils construisirent leurs habitations sur les trois hectares du complexe palatin.
La zone à l’intérieur de l’enceinte fortifiée a été habitée en permanence depuis sa construction. Elle abrite des édifices et des ornements datant du Moyen Âge, de la Renaissance et de la période baroque, ainsi que de beaux exemples d’architecture romaine. Divers chantiers de fouilles ont permis de mettre au jour des vestiges de l’époque romaine et du haut Moyen Âge et de conserver l’architecture disparate de l’ensemble. Les habitants de Split considèrent toujours le palais comme le centre de la ville et non comme un musée : la cathédrale et le baptistère sont en activité, le péristyle est un lieu de rendez-vous populaire, des magasins occupent les arcades romaines, et le marché principal se tient juste à l’extérieur de la porte est du palais.
Split possède une université (1974), un institut océanographique et plusieurs musées. La galerie Meštrović (1952) est consacrée aux œuvres du sculpteur croate Ivan Meštrović, le musée archéologique (1820) expose des artefacts provenant des ruines de Solin et d’autres sites voisins. Citons encore le musée de la Ville (1946) et le musée ethnographique (1910), installé dans l’hôtel de ville gothique de style vénitien. Le théâtre national croate, érigé en 1891-1893, fut dévasté par un incendie en 1971 et reconstruit en 1979. Le beffroi (vers 1100) de l’église Notre-Dame-du-Beffroi est le plus ancien de Dalmatie.
La présence du port, conjuguée à la position centrale de la ville sur la côte adriatique et à sa bonne interconnexion ferroviaire et routière avec le nord du pays font de Split un centre de commerce. La ville possède un important chantier naval, tandis que ses usines produisent des matières plastiques, des produits chimiques, de l’aluminium et du ciment. Des liaisons par ferries desservent plusieurs îles, et l’aéroport international a été agrandi en 1962. L’essor des installations portuaires remonte à l’annexion de la ville portuaire de Rijeka (en italien Fiume) par l’Italie en 1924 (rétrocédée en 1945).
Split devient une grande ville byzantine en 812. Après de brèves incursions vénitienne (998) et croate (1069), elle passe sous protectorat de la Hongrie en 1105 et s’oppose de façon sporadique à sa rivale Trogir. Possession vénitienne de 1420 à 1797, elle demeure ensuite sous la tutelle autrichienne jusqu’en 1918, avec une brève période de domination française entre 1808 et 1813. Split est intégrée en 1918 au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui devient la Yougoslavie en 1929, puis à la Croatie indépendante en 1992. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements allemands et alliés ravagent les installations[...]
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