SPONGIAIRES
Description des groupes
Il reste un doute sur la nature exacte des pièces trouvées dans les terrains antécambriens et que l'on considère comme leurs spicules ; elles paraissent appartenir à un groupe plus simple.
Types ancestraux
Vers la base des temps fossilifères ont été trouvés, en Sibérie et en Afrique du Sud, des fossiles creux en forme de figue (Baicalina Sokolov), ne comportant pas de squelette minéralisé mais ayant certainement possédé une paroi rigide et épaisse dont la forme est conservée. Dans le Cambrien inférieur du Maroc, Anzalia, de très grande taille, possède aussi une forme bien conservée, sans squelette, avec un cortex percé d'oscules. Ces deux genres sont probablement d'une organisation moins complexe que les Éponges, mais en semblent assez proches : ce sont des Archéates.
Dans le Cambrien inférieur, les Archéocyathes, à squelette calcaire d'un seul tenant, mais ajouré par de multiples pores, ont certains traits qui les font rapprocher des Spongiaires, par exemple la présence d'une cavité centrale qui n'est pas sans rappeler la cavité cloacale des Éponges. Mais ils étaient certainement plus primitifs. Il est fort possible que le type ancestral des Spongiaires soit issu d'Archéates voisins des Archéocyathes. Parmi les groupes satellites de ces derniers, les Radiocyathes constituent une classe, connue en Australie et en Sibérie dans le Cambrien inférieur et dont le squelette calcaire se compose soit de plaques à texture radiaire, soit d'éléments squelettiques en forme d'étoile (nésastères). Certains d'entre eux, à nésastères hexamères libres et situés à la périphérie du corps, semblent proches de l'origine des Spongiaires vrais, leur disposition rappelant celle des stauractines des Hexactinellides.
Syncytiaux (Hexactinellides)
Les Hexactinellides, ou Hyalosponges, sont connus depuis le Cambrien inférieur. Leurs spicules ont des branches à angle droit ; le type le plus simple, qui caractérise les Lyssakides (comme Hyalonema et Euplectella actuels, Protospongia du Cambrien inférieur au Silurien supérieur), possède quatre rayons dans un plan (stauractine), auxquels s'ajoutent un rayon (pentactine) ou deux rayons (hexactine), perpendiculaires au plan du stauractine. Il s'y adjoint des microsclères particuliers (amphidisques, astères).
De nos jours, les Hexactinellides vivent dans les eaux froides néritiques, dans les zones circumpolaires (25 m), mais ils habitent surtout la zone bathyale, qui constitue un refuge par ses eaux froides, à plus de 200 mètres et jusqu'à 2 000 mètres de profondeur dans les zones tropicales. Les Euplectelles ont la forme d'un cylindre creux dont la paroi est un treillis de fils en silice transparente ressemblant à de la dentelle de verre. Certains représentants fossiles, entre le Cambrien et le Crétacé, vivaient dans la zone néritique chaude, comme encore actuellement les autres Spongiaires (Démosponges et Calcisponges). Au Frasnien (Dévonien XX), l'État de New York était occupé en partie par une vaste baie (baie de Penn York), dans laquelle se déposaient des vases en mer très calme. Un biotope à Hexactinellides s'y installa. Il s'agit du groupe primitif des Lyssakides, en forme de coupe ancrée par une chevelure de longs spicules, et rapporté aux Dictyospongidés et aux Titusvillidés. Ce biotope fut détruit par l'établissement de conditions plus agitées et d'une sédimentation plus grossière. Les Dictyospongidés ont disparu depuis le Carbonifère, les Titusvillidés ont été retrouvés de nos jours, entre 180 et 700 mètres, dans la province indo-pacifique. Une faune de Lyssakides existe dans le Lias inférieur du Maroc.
Les Lychniskides, Hexactinellides dont les spicules sont soudés en un réseau octaédrique, ne sont connus avec certitude que depuis le Jurassique. Leur corps, armé d'un squelette[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Geneviève TERMIER : maître de recherche au C.N.R.S.
- Henri TERMIER : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris
- Odette TUZET : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Montpellier
Classification
Médias
Autres références
-
ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES
- Écrit par René LAFONT et Martine MAÏBECHE
- 4 312 mots
Courant flagellaire (Spongiaires) : le corps des éponges est traversé en permanence par un courant d'eau provoqué par le battement des flagelles des cellules dénommées choanocytes. Ceux-ci capturent les particules alimentaires et les phagocytent ; l'eau est ensuite évacuée vers l'extérieur par un «... -
CIRCULATOIRES (SYSTÈMES) - Les systèmes circulatoires des animaux
- Écrit par Jean-Paul TRUCHOT
- 4 530 mots
- 7 médias
Dans les phylums inférieurs d'invertébrés, spongiaires et cœlentérés, dont la paroi est constituée de deux feuillets, endoderme et ectoderme, le seul liquide extracellulaire est interstitiel (espaces intercellulaires). Le troisième feuillet, ou mésoderme, apparaissant chez les tridermiques, peut... -
COLLAGÈNE
- Écrit par Ladislas ROBERT
- 3 434 mots
- 4 médias
Déjà chez les Porifera (ou Spongiaires), on retrouve plusieurs types de collagènes, comme les fines fibrilles de collagène intercellulaire, (spongine A), et les grosses fibres, macroscopiquement visibles, qui forment la trame solide de ces animaux que J. Gross, qui les a le premier étudiées, a appelé... -
PHYLOGÉNIE ANIMALE
- Écrit par Michaël MANUEL
- 11 693 mots
...l'acquisition de la pluricellularité conduit au premier grade, celui des parazoaires (terme introduit par Sollas en 1884), qui correspond aux éponges ou spongiaires. Cette transition évolutive serait récapitulée, au cours du développement embryonnaire de tout animal, par le passage du zygote unicellulaire...