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SPORT L'année 2010
Formule 1 : l'improbable couronnement de Sebastian Vettel
La saison de formule 1 promettait beaucoup, car les cartes semblaient totalement redistribuées : le champion du monde en titre, le Britannique Jenson Button, rejoignait chez McLaren-Mercedes son compatriote Lewis Hamilton, couronné en 2008 ; l'Espagnol Fernando Alonso, titré en 2005 et en 2006, s'engageait avec la Scuderia Ferrari ; Michael Schumacher, septuple champion du monde, reprenait la compétition au volant d'une Mercedes ; l'écurie Red Bull-Renault, avec Mark Webber et Sebastian Vettel, affichait des ambitions ; enfin, la modification du système de points devait favoriser le panache. On peut affirmer que le spectacle fut au rendez-vous, jusqu'au couronnement de Sebastian Vettel à l'issue d'un improbable scénario.
Dès les premiers grands prix, il devint patent que seules trois écuries – Red Bull-Renault, McLaren-Mercedes, Ferrari – seraient en mesure de remporter des courses et de prétendre au titre mondial. Puis il apparut que la Red Bull-Renault RB6 était la formule 1 la plus performante. Néanmoins, la fiabilité de cette monoplace, le management de l'équipe et les circonstances permirent à la concurrence de rester dans la course au titre. En effet, Sebastian Vettel fut victime à plusieurs reprises de défaillances mécaniques et commit quelques erreurs de jeunesse ; Christian Horner, le team-manager, refusa de donner des consignes de course – lesquelles étaient il est vrai interdites de manière hypocrite –, alors que Mark Webber semblait en bonne position pour le titre mondial. Aussi, à la veille du dernier grand prix de l'année, à Abu Dhabi, Alonso, qui sut tirer la quintessence d'une Ferrari F10 moins efficace que la Red Bull-Renault RB6 et s'appuyer sur son expérience, se trouvait en tête du Championnat du monde ; Webber, deuxième, possédait encore une réelle chance, alors que Vettel pouvait aussi être couronné, selon un improbable scénario (il devait gagner la course et compter sur une déroute de ses rivaux). Or Vettel remplit son contrat (pole-position, victoire nette), alors que Webber (finalement huitième) ne fut jamais dans le rythme et que la Scuderia Ferrari commit une erreur stratégique en décidant qu'Alonso devait « calquer » sa course sur celle de Webber, sans se préoccuper de Vettel (l'Espagnol sera septième). Au moment clé, les vieux briscards ont donc manqué leur rendez-vous avec la gloire, alors que le moins expérimenté des trois pilotes gérait à merveille la pression : Vettel est ainsi devenu le trente-deuxième champion du monde de formule 1 et, surtout, le plus jeune de l'histoire (23 ans et 135 jours). Si le dénouement de cette saison fut hitchcockien, Vettel méritait néanmoins le titre : il fut en permanence le plus rapide ; tous les observateurs s'accordent pour reconnaître que son talent est immense.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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