SPORT L'année 2010

Jeux Olympiques d'hiver : le triomphe nord-américain

Canada - États-Unis, telle était l'affiche de la dernière épreuve des jeux Olympiques d'hiver de Vancouver, le 28 février 2010, en l'occurrence la finale du tournoi masculin de hockey sur glace. Le Canada Hockey Place archicomble, des billets qui se vendent jusqu'à 20 000 dollars au marché noir, quelque cinquante millions de téléspectateurs rivés devant leur écran en Amérique du Nord, un but en or inscrit au début de la prolongation par l'idole canadienne Sidney Crosby offrant la victoire à son équipe (3-2) : ce match résume à lui seul ces XXI^es jeux Olympiques d'hiver, marqués par la passion et un triomphe nord-américain, canadien avant tout.

Après des Jeux de Turin en demi-teinte, à l'occasion desquels les Italiens n'avaient guère manifesté leur enthousiasme en 2006, le mouvement olympique se demandait si le public allait se passionner pour les Jeux en Colombie-Britannique. La réponse n'a pas tardé : toutes les épreuves ont été suivies par des spectateurs nombreux (1,6 million de billets vendus), qui manifestaient d'autant plus leur joie que le Canada brillait, mais sans chauvinisme. Dix-huit mille bénévoles ont permis cette réussite, pour le plus grand bonheur des quelque 2 760 participants, suivis par 10 800 représentants des médias. Ce succès se matérialise également par l'audience télévisuelle : 3,5 milliards de téléspectateurs ont regardé les Jeux. Ce panorama doit néanmoins se voir tempéré par un bémol : un certain amateurisme dans l'organisation a parfois posé divers problèmes. Le plus grave d'entre eux s'est produit, de manière dramatique, avant le début des compétitions : la piste destinée aux épreuves de bobsleigh, de luge et de skeleton était trop dangereuse et, en s'entraînant, le lugeur géorgien Nodar Kumaritashvili l'a quittée à 150 km/h et a trouvé la mort. Par ailleurs, en raison des fortes pluies, le comité d'organisation a dû annuler les billets des places debout pour les épreuves de snowboard, car il se trouvait dans l'incapacité d'assurer la sécurité de ces spectateurs.

Sur le plan purement sportif, malgré des conditions atmosphériques défavorables (températures positives, pluie) qui ont notamment perturbé les épreuves de ski alpin sur le site de Whistler Creekside et de ski freestyle à Cypress Mountain, les compétitions furent de grande qualité, certains favoris confirmant leur rang alors que divers outsiders tiraient leur épingle du jeu.

Biathlon. Les médailles se sont réparties entre favoris (Ole Einar Björndalen, Magdalena Neuner) et outsiders (Vincent Jay). Avec 6 médailles, cette discipline apporte à la délégation française plus de la moitié de ses récompenses.

Combiné nordique. En France, on se réjouit du titre mérité de Jason Lamy Chappuis (petit tremplin). Mais la compétition au grand tremplin fut scandaleusement gâchée par le jury, qui ordonna aux cinq derniers concurrents (tous les favoris) d'effectuer leur saut alors que les conditions aérologiques étaient plus que défavorables, ce qui dénatura complètement l'épreuve.

Patinage artistique. Les jugements n'ont cette fois guère porté à contestation, même si certains auraient préféré voir l'audace technique du Russe Evgueni Plushenko mieux récompensée, alors que les juges ont privilégié la touche artistique de l'Américain Evan Lysacek. Gagnante de la compétition féminine, la Sud-Coréenne Kim Yu-na est devenue une icône au pays du Matin calme et une star mondiale.

Patinage de vitesse. La vedette de ces compétitions est sans conteste la Tchèque Martina Sablikova (2 médailles d'or). Les Pays-Bas (3 médailles d'or) confirment leur valeur, même si Sven Kramer fut disqualifié et privé de la médaille d'or dans le 10 000 mètres en raison[...]