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- 7. Natation : vague bleue à Budapest
- 8. Rugby : du Grand Chelem au néant
SPORT L'année 2010
Natation : vague bleue à Budapest
Les Championnats d'Europe de natation ont vu un incroyable festival de l'équipe de France. Pour la première fois depuis la création de cette compétition en 1926, la France se classe en tête du bilan des nations : avec 8 médailles d'or, 7 médailles d'argent et 6 médailles de bronze, soit 21 médailles au total, elle devance la Russie (7 médailles d'or, 12 médailles au total) et la Grande-Bretagne (6 médailles d'or, 18 médailles au total). Ce triomphe est dû à la conjonction de plusieurs éléments et ne peut en aucun cas constituer une réelle surprise. D'abord, les critères de sélection drastiques imposés depuis 1996 par la Fédération française de natation ont permis d'insuffler la culture de la performance : ainsi, Yannick Agnel, qui pour 12 centièmes de seconde dans les séries du 200 mètres aux Championnats de France n'a pas rempli les critères de sélection, ne fut pas « repêché » alors qu'il était quasi assuré d'une médaille dans cette épreuve. Ensuite, la rencontre de deux générations performantes permet une exceptionnelle émulation. Enfin, l'interdiction des combinaisons qui gommaient une partie du travail technique a joué un rôle. Par ailleurs, l'esprit d'équipe n'est pas pour rien dans ce triomphe : la victoire des Français dans le relais 4 fois 100 mètres quatre nages en est l'illustration (aucun relais français masculin n'avait obtenu une médaille d'or depuis 1962).
Les chiffres parlent : la France bat tous ses records, qui se situaient à 5 médailles d'or et 15 médailles au total ; les hommes gagnent 5 des 6 épreuves individuelles de nage libre, du 50 au 1 500 mètres (rappelons qu'aucun Français n'était engagé sur 200 mètres) ; 19 des 30 concurrents français obtiennent une médaille ; la délégation masculine française s'adjuge 8 des 20 médailles d'or distribuées à Budapest, soit 40 p. 100 titres.
Certes, l'Europe n'est pas le monde, comme l'indique Lionel Horter, directeur de l'équipe de France. Néanmoins, dans l'optique des Jeux de Londres, plusieurs nageurs peuvent afficher de grandes ambitions : Yannick Agnel, le nouveau chef de file de la natation française, est jeune (il est né en juin 1992) et sa marge de progression est importante ; Camille Lacourt est déjà le numéro un mondial sur 100 mètres dos ; Frédérick Bousquet ne craint que le Brésilien César Cielo Filho sur 50 mètres ; Alain Bernard, qui s'était volontairement moins investi à l'entraînement cette année, est parvenu en grand champion à remporter le 100 mètres et peut prétendre conserver son titre olympique (il devra d'abord gagner sa sélection, car les nageurs français de tout premier plan sont nombreux sur cette distance) ; enfin, le relais 4 fois 100 mètres masculin sera sans rival si tous les nageurs sont au sommet de leur forme le jour J, ce qui ne s'est encore jamais produit.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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