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SPORT L'année 2000

Football : les confirmations de l'Euro 2000

Le 2 juillet 2000, à Rotterdam, en battant l'Italie en finale (2-1), l'équipe de France de football a brillamment remporté l'Euro 2000. Confirmation du titre mondial de 1998, et même un peu plus. En effet, jamais une sélection n'avait gagné le Championnat d'Europe après la Coupe du monde. De plus, si le onze tricolore avait bâti son succès en Coupe du monde sur la solidité de sa défense, il a maintenant trouvé une attaque : Laurent Blanc, arrière central, a inscrit le premier but face au Danemark, mais les douze autres buts français furent l'œuvre d'attaquants ou de milieux offensifs (Thierry Henry, 3 ; Zinédine Zidane, Youri Djorkaeff, David Trezeguet et Sylvain Wiltord, 2 ; Christophe Dugarry, 1). L'Euro 2000 a aussi consacré l'importance du rôle des remplaçants ; Roger Lemerre a su modifier son équipe, le plus souvent de façon décisive. Le meilleur exemple en est évidemment donné par la finale, puisque les deux buts français ont été inscrits par des joueurs qui n'avaient pas débuté la rencontre (Wiltord et Trezeguet, qui a marqué le but en or sur une passe décisive de Robert Pires, lui aussi entré sur le terrain en cours de match).

Autre confirmation : pour s'imposer, il faut désormais pratiquer un jeu de qualité, orienté vers l'offensive. Quatre-vingt-cinq buts ont été inscrits en trente et un matchs (2,74 par rencontre, à comparer aux 2,67 de la Coupe du monde 1998 et plus encore aux 2,06 du Championnat d'Europe 1996). Les techniciens se sont mis en valeur : Zinédine Zidane, bien sûr, mais aussi, entre autres, l'Italien Francesco Totti ou le Portugais Luis Figo, élu Ballon d'or par France Football en fin d'année. Une autre leçon de cet Euro est la faillite du football nordique et anglo-saxon. Les Scandinaves au jeu fruste (Danemark, Norvège, Suède) n'ont pas franchi le premier tour, pas plus que l'Angleterre et l'Allemagne, qui a présenté l'une des plus faibles formations de son histoire. Enfin, si l'on excepte l'Italie, toutes les grandes nations qui accueillent à prix d'or les joueurs étrangers dans leur championnat ont payé, par leur échec, la rançon d'une politique de résultat immédiat au détriment de la formation. Ainsi, seulement trois des vingt-deux Allemands retenus évoluaient hors de la Bundesliga, et un seul Anglais ailleurs qu'en Premier League. A contrario, seulement sept des vingt-deux Français participaient au Championnat de France, cinq Néerlandais au Championnat des Pays-Bas, onze Portugais jouaient en Lusitanie.

Cette disparité entre football de sélections et football de clubs s'est manifestée de façon évidente lors des Coupes d'Europe, dont la nouvelle formule s'est révélée quelque peu décevante. Au stade des quarts de finale de la Ligue des champions, cinq pays seulement (Espagne, 3 clubs ; Angleterre, 2 clubs ; Italie, Portugal, Allemagne, 1 club chacun) étaient représentés. Quant à la finale, elle a vu la victoire (3-0) du cinquième du Championnat d'Espagne (le Real Madrid) sur le troisième de la même compétition (le F.C. Valence). Alambiquée, trop favorable aux clubs les plus riches, cette formule pourrait, à terme, lasser une grande partie du public européen. Pour ce qui est de la Coupe de l'U.E.F.A., la finale a mis aux prises deux clubs qui... n'étaient pas inscrits au début de la compétition, mais participaient à la Ligue des champions et ont été « reversés » en Coupe de l'U.E.F.A. à la suite de leur échec dans les premières phases de la Ligue des champions (les Turcs de Galatasaray s'imposant face aux Anglais d'Arsenal, 0-0, 4 tirs au but à 1).

Enfin, en accordant l'organisation de la Coupe du monde 2006 à l'Allemagne plutôt qu'à l'Afrique du Sud, à l'issue d'un scrutin controversé,[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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