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SPORT L'année 2001

En 2001, les événements les plus importants pour le sport et son avenir se sont peut-être déroulés hors des stades et des pistes, dans les coulisses, au sein des instances et des fédérations, avec en point d'orgue l'attribution controversée de l'organisation des jeux Olympiques de 2008 à Pékin. Jugeons-en : autorisation du mécénat sportif en France ; affaire des faux passeports et réforme du système des transferts en football ; poursuite désordonnée de la lutte antidopage ; conflit entre institutions pour l'organisation de la Coupe d'Europe de basket-ball ; encore une nouvelle formule pour le Championnat de France de rugby, devenu le Top 16. De plus, plusieurs sports – athlétisme, tennis et judo, entre autres – ont modifié certaines de leurs règles ou en expérimentent de nouvelles, souvent pour des raisons liées aux retransmissions télévisées.

En France, le 6 juin 2001, Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, a annoncé une mesure qui pourrait se révéler importante pour de nombreux athlètes français : la possibilité pour les entreprises de soutenir financièrement des sportifs de haut niveau par le biais du mécénat ; les déductions fiscales associées à cette formule devraient inciter les entreprises à s'engager plus franchement dans le soutien aux champions.

En basket-ball, en 2000-2001, deux « Coupes d'Europe » concurrentes ont été organisées : la Suproligue (victoire du Maccabi Tel-Aviv), sous l'égide de la Fédération internationale de basket-ball (F.I.B.A.), et l'Euroligue (victoire du Kinder Bologne), compétition dissidente régie par l'Union de Ligues européennes de basket-ball (U.L.E.B.). Malgré l'opposition affirmée, le 25 mai 2001, par la majorité des fédérations continentales, les deux épreuves ont été fusionnées pour 2001-2002, l'U.L.E.B. se voyant confier son organisation. Victoire du bon sens ? Sans doute, même si la F.I.B.A. n'a cédé qu'en raison de la faillite d'I.S.L., qui détenait les droits télévisuels de la Suproligue.

Mais l'actualité purement sportive fut quand même riche.

Athlétisme : interrogations, espoirs, craintes

Lors de son congrès d'Edmonton, au début d'août 2001, l'I.A.A.F. a modifié son nom : l'International Amateur Athletic Federation est devenue l'International Association of Athletic Federations. Certes, la notion d'amateurisme avait été officiellement abandonnée en 1982, et la suppression du mot « amateur » dans l'intitulé de l'instance dirigeante de l'athlétisme mondial allait de soi. Mais, si les athlètes sont de véritables professionnels depuis longtemps, les dirigeants semblent encore avoir de grands progrès à accomplir dans cette voie. Décrivons l'activité de l'I.A.A.F. en 2001.

Elle s'est d'abord penchée sur les règlements. Dans le but de raccourcir la durée de certaines épreuves, et cela essentiellement pour contenter les chaînes de télévision, l'I.A.A.F. était prête à modifier radicalement les règlements : en sprint, tout faux départ deviendrait éliminatoire ; lors des concours de saut en hauteur et à la perche, le nombre d'essais autorisés à chaque barre serait ramené de trois à deux ; pour les autres concours, le nombre d'essais passerait de six à quatre. Ce projet a fait l'unanimité contre lui chez les athlètes qui, dès le 4 juin 2001, à l'occasion du meeting d'Hengelo (Pays-Bas), ont menacé de faire grève. Ils considéraient, à juste raison, que cette réforme dénaturerait leur sport. Faudrait-il annuler tous les records du monde, établis avec les « anciennes » règles ? Autre argument, plus intéressé mais tout aussi justifié : comment réagirait un organisateur de meeting qui, après avoir déboursé 100 000 dollars pour s'assurer de la participation d'un [...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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