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SPORT L'année 2003

Ponctuée par trois événements majeurs – le Tour de France du centenaire, les Championnats du monde d'athlétisme au Stade de France et la Ve Coupe du monde de rugby –, l'année sportive 2003 restera également marquée par deux champions d'exception : Michael Schumacher et Lance Armstrong. En 2002, le pilote allemand avait écrasé la concurrence au volant de sa Ferrari, incitant la F.I.A. à modifier en profondeur le règlement du Championnat du monde de formule 1 (essais qualificatifs sur un seul tour lancé, nouveau décompte des points, etc.) pour tenter de redonner un semblant de suspense à la compétition. En 2003, Michael Schumacher, dont la Ferrari s'avéra souvent moins performante que les McLaren-Mercedes et les Williams-B.M.W., a dû lutter pied à pied face au Colombien Juan Pablo Montoya et au Finlandais Kimi Räikkönen pour s'adjuger sur le fil un sixième titre mondial, battant le record de Juan Manuel Fangio (5 titres). Il a logiquement été élu « champion des champions », pour la troisième fois consécutivement, par le quotidien L'Équipe en fin d'année. Quant à Lance Armstrong, il lui a fallu mater de sérieux adversaires, dont Jan Ullrich revenu à son meilleur niveau, et surmonter ses propres défaillances pour rejoindre ses glorieux aînés dans le cercle des quintuples vainqueurs du Tour de France.

Athlétisme : moins vite, moins haut, moins fort... tant mieux ?

Les neuvièmes Championnats du monde, qui se sont déroulés du 23 au 31 août 2003 au Stade de France à Saint-Denis, constituaient le sommet de la saison athlétique. On peut affirmer que, pour bien des raisons, la réussite fut totale. Pourtant, avant le début des épreuves, une inquiétude pointait : le public serait-il présent et quelle attitude serait la sienne, les Français n'étant pas férus d'athlétisme ? Ces craintes furent rapidement dissipées : 550 112 spectateurs – le record depuis la création de cette compétition en 1983 – ont assisté aux épreuves dans l'enthousiasme, applaudissant tous les athlètes. Ajouté à une organisation parfaite, ce comportement exemplaire aura-t-il son importance au moment de la désignation par le C.I.O. de la ville chargée d'accueillir les jeux Olympiques de 2012 ?

Sur le plan des performances, on note un net recul, notamment en sprint et dans les concours masculins. Ainsi, Kim Collins, de Saint-Kitts-et-Nevis, a remporté le 100 mètres en 10,07 s, le « chrono » le plus médiocre depuis 1983 (victoire de Carl Lewis en 10,07 s également, mais à l'époque le record du monde se situait à 9,93 s, contre 9,78 s en 2003). Sur 200 mètres, l'Américian John Capel s'est imposé en 20,30 s, soit le moins bon temps lors d'un rendez-vous mondial ou olympique depuis l'introduction du chronométrage électronique en... 1968. Son compatriote Dwight Phillips a été couronné au saut en longueur avec un bond de 8,32 m : jamais le titre mondial ne s'était joué en deçà de 8,40 m et il faut remonter à 1972 (victoire olympique de l'Américain Randy Williams, 8,24 m) pour trouver une performance qui lui soit inférieure. Faut-il s'en désoler ? Les avis divergent. De nombreux observateurs ont pensé que ce recul était dû à la « peur du gendarme français », puisque les contrôles antidopage sont menés avec la plus grande rigueur en France. Pourtant, l'Américaine Kelli White, première des 100 et 200 mètres, a été contrôlée positive au modafinil, un stimulant, et le Français Fouad Chouki a été convaincu de dopage à l'EPO. De plus, un nouveau stéroïde anabolisant, la THG, est apparu sur le « marché » du dopage sportif. Stéphane Diagana se montre moins optimiste et déclare : « Je ne regrette pas la baisse des performances si c'est le fait de la lutte antidopage. Mais je n'en suis pas sûr. J'ai peur que ce soit plutôt dû à la[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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