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SPORT L'année 2003

Cyclisme : le Tour de France, un centenaire en pleine forme

Le Tour de France cycliste célébrait en cette année 2003 le centenaire de sa création. C'était l'occasion de réaffirmer le dynamisme d'une épreuve dont le prestige avait été entamé, en 1998, par l'affaire Festina. Les organisateurs ont choisi de s'inscrire entre histoire et avenir. Ils ont tracé un parcours empruntant les villes-étapes de la première édition (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes) et les hauts lieux où s'est forgée la légende des « Géants de la route » (Galibier, L'Alpe-d'Huez, Izoard, Tourmalet, Luz-Ardiden). De nombreuses manifestations commémoratives se sont tenues : inauguration de la plaque du Centenaire devant le café Le Réveil-Matin à Montgeron – là même où s'élancèrent, le 1er juillet 1903, soixante pionniers pour un périple de 2 428 kilomètres –, présentation avant le départ de tous les anciens vainqueurs encore en vie, hommages divers (à Henri Desgrange, Géo Lefèvre, Jacques Goddet...), parade du Centenaire retraçant l'histoire du Tour en douze tableaux sur les Champs-Élysées après l'arrivée de la dernière étape, expositions multiples. Mais, parce qu'il fallait éviter que la commémoration l'emporte sur la compétition, des cols inédits (la Ramaz dans les Alpes, Pailhères dans les Pyrénées) étaient au programme, et le parcours se voulait en définitive assez classique (une étape disputée contre la montre par équipes, deux grandes étapes contre la montre individuelles, trois arrivées en altitude).

En ce qui concerne les retransmissions de l'épreuve, France Télévisions accentuait son effort : plus de 120 heures de direct, dont sept étapes diffusées en intégralité. Le service public en sera récompensé, puisque quelque 4,3 millions de personnes ont suivi quotidiennement le Tour, avec un pic de 6,6 millions – soit une part d'audience de 59,6 p. 100 – le 13 juillet, jour de l'arrivée à L'Alpe-d'Huez.

Une réelle crainte se manifestait néanmoins : que l'Américain Lance Armstrong n'écrase une nouvelle fois la course, qu'il régente depuis quatre ans. Il en ira tout autrement. Alors que d'habitude il laminait la concurrence dès la première arrivée en altitude, Armstrong connaît un premier échec à L'Alpe-d'Huez : après que ses coéquipiers de l'U.S. Postal ont accéléré le rythme au pied de la montée finale, il passe à l'offensive, mais se voit contré par le grimpeur espagnol Iban Mayo, qui le devance de 2 min 12 s au sommet – un échec surprenant, même si Armstrong endosse ce jour-là le maillot jaune. Le lendemain, c'est au tour du Kazakh Alexandre Vinokourov de distancer l'Américain, qui évite, grâce à un étonnant réflexe, la chute dans la descente de la côte de la Rochette, alors que l'Espagnol Joseba Beloki, qui semblait cette année vouloir sortir de son attentisme, se voit contraint à l'abandon. Mais Lance Armstrong a fixé un nouveau rendez-vous : il compte asseoir sa domination à l'occasion de la première grande étape contre la montre (Gaillac-Cap Découverte). Nouvelle surprise, c'est l'Allemand Jan Ullrich qui s'impose, reléguant Armstrong à 1 min 36 s. Pour beaucoup, Ullrich, revenu à 34 secondes de l'Américain au classement général, se pose désormais en favori de l'épreuve, d'autant qu'il grignote encore 19 secondes le lendemain. De manière intelligente, Lance Armstrong va laisser Jan Ullrich assumer un rôle de leader du Tour, bien qu'il ne porte pas le maillot jaune. Le coureur allemand va notamment assurer la poursuite derrière Alexandre Vinokourov, qui s'est échappé le lendemain dans le col de Peyresourde. Au départ de la dernière grande étape pyrénéenne (Bagnères-de-Bigorre - Luz-Ardiden), les trois hommes se tiennent dans une fourchette de 18 secondes au classement général. En direction de Luz-Ardiden, Lance Armstrong va montrer tout son panache : dès[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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