SPORT L'année 2012
En 2012, les XXVIIes jeux Olympiques d'été, qui se sont tenus à Londres du 27 juillet au 12 août, ont écrasé le reste de l'actualité sportive, qui fut pourtant riche. Jugeons-en. En football, l'Espagne, après l'Euro 2008 et la Coupe du monde 2010, a remporté son troisième tournoi majeur de rang, l'Euro 2012, réalisant un exploit unique. L'Allemand Sebastian Vettel est devenu champion du monde de formule 1 pour la troisième fois consécutivement. Le tennis a vu le retour au premier plan de l'Américaine Serena Williams, victorieuse à Wimbledon, à Flushing Meadows, championne olympique en simple comme en double ; côté masculin, un gouffre semble séparer ceux que les journalistes surnomment les « quatre fantastiques » (Novak Djokovic, Roger Federer, Andy Murray, Rafael Nadal) du reste du plateau. Bien sûr, on ne peut passer sous silence les derniers rebondissements de l'affaire Armstrong...
Côté français, la natation continue de valoir de belles satisfactions : aux magnifiques résultats des Jeux de Londres ont succédé de grandes performances lors des Championnats d'Europe en petit bassin, en novembre à Chartres. L'équipe de France de football, médiocre durant l'Euro, semble repartie sur de meilleures bases, avec un nouveau sélectionneur, Didier Deschamps. Toujours en football, les sommes colossales que le Qatar injecte dans le club du Paris-Saint-Germain pourraient modifier durablement le paysage hexagonal. En rugby, le nouveau sélectionneur national, Philippe Saint-André, commence à trouver ses marques, comme en témoignent les jolis résultats des Tricolores au mois de novembre (victoires sur l'Australie, l'Argentine et les Samoa).
Cyclisme : la chute de Lance Armstrong... et après ?
Pour résumer la saison cycliste 2012, on devrait souligner l'exploit du Belge Tom Boonen, vainqueur coup sur coup du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, qui devient le co-recordman du nombre de victoires dans ces deux classiques prestigieuses, et retenir que son compatriote Philippe Gilbert fait un beau champion du monde, que le Giro a vu pour la première fois triompher un Canadien, Ryder Hesjedal, voire que l'Espagnol Alberto Contador, de retour après une suspension pour dopage, a remporté avec panache la Vuelta. Bien sûr, on devrait dire que la quatre-vingt-dix-neuvième édition du Tour de France fut un petit cru, mais qu'elle a couronné un beau champion, l'atypique Britannique Bradley Wiggins. Or tout cela est occulté par les suites – la fin ? – de l'affaire Armstrong. Mis en grande difficulté par un rapport accablant de l'Agence américaine antidopage (Usada), Lance Armstrong annonçait en août 2012 qu'il renonçait à se défendre. L'Américain n'avouait nullement qu'il s'était dopé, mais déclarait simplement : « Il existe un point dans la vie de chaque homme où il faut dire „assez, c'est assez“. Pour moi, ce moment est venu » – ce faisant, il se posait non pas en coupable, mais en victime. Aussi, l'Usada, prenant acte de ce renoncement, décidait de le radier à vie et d'annuler tous ses résultats depuis le 1er août 1998 – dont ses sept succès consécutifs dans le Tour de France (1999-2005). Néanmoins, une telle décision n'est pas du ressort de l'Usada, mais de celui de l'Union cycliste internationale (U.C.I.). Et, vu les accointances connues entre le Texan et certains hauts responsables de l'U.C.I., dont Hein Verbruggen, président de 1991 à 2005, désormais président d'honneur, l'affaire n'était pas bouclée, l'U.C.I. pouvant faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport. Mais, quelques jours avant que l'U.C.I. prenne sa décision, l'Usada rendit publiques 200 des 1 000 pages accusatrices et édifiantes de son rapport, manifestant sans nulle doute par là même sa défiance vis-à-vis de l'U.C.I...[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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Médias