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SPORT L'année 2012

Jeux Olympiques d'été : une jolie réussite britannique

Du 27 juillet au 12 août 2012, les XXVIIes jeux Olympiques d'été se sont tenus à Londres, qui devenait la première cité à accueillir trois fois l'événement majeur du sport mondial. Après des Jeux de Pékin placés sous le signe de la démesure, l'édition londonienne a redonné la place à un olympisme plus humain. « Inspirer une génération », tel était le slogan proposé par le comité d'organisation, le London Organising Committee of the Olympic and Paralympic Games (Locog), pour ces Jeux. On ne sait pas si une génération sera inspirée par ces dix-sept journées olympiques, mais on peut déjà affirmer que, sur bien des points, la réussite britannique fut totale : organisation parfaite ; infrastructures réussies ; convivialité mâtinée d'un brin d'autodérision ; succès de nombreux champions britanniques...

En effet, durant deux semaines, Londres a vécu au rythme bruyant des manifestations sportives. Pour la première fois sans doute, une cité s'est totalement effacée derrière l'olympisme globalisé, jusqu'à occulter provisoirement son identité à trop vouloir la mettre en valeur : le spectacle de championnes de beach-volley en bikini se produisant de nuit au pied de Buckingham Palace fut des plus cocasses, alors que les archers pouvaient pénétrer sans autre cérémonie au sein du très sélect Lord's Cricket Ground, d'habitude inaccessible au commun des Anglais... L'Union Jack, partout présent jusqu'à tapisser le stade olympique lors de la cérémonie de clôture, fédéra un État où les antagonismes régionaux sont pourtant très affirmés. Les soixante-dix mille volontaires mobilisés par le Locog, les Games Makers, ont œuvré avec une efficacité remarquable. Contrairement aux craintes fondées, les transports ne furent pas engorgés. Durant cet intermède olympique, une partie de Londres est redevenue un îlot cosmopolite de paix et de tolérance, l'atmosphère fut amicale et festive un peu partout... Les moyens déployés par le gouvernement pour la sécurité furent certes considérables, mais des bobbies débonnaires assurèrent les contrôles dans une ambiance bon enfant. Le public britannique encouragea bien sûr ses champions avec enthousiasme, mais sans chauvinisme.

Par ailleurs, les Jeux ont permis de rénover totalement l'Est londonien, très défavorisé. C'est en effet dans la zone de Lower Lee Valley que fut édifié l'Olympic Park (Parc olympique), un vaste espace de 357 hectares qui comprenait notamment le stade olympique, le London Aquatics Centre pour la natation et le vélodrome (London Velopark), un bijou architectural et écologique. C'est également dans cette zone que fut construit le village olympique, qui s'est transformé après les Jeux en un quartier résidentiel, l'East Village, lequel rassemble deux mille huit cent dix-huit appartements. Par ailleurs, le cœur historique de Londres fut mis en valeur pour l'occasion. Ainsi, le marathon et les courses cyclistes sur route s'achevaient devant Buckingham Palace, alors que le circuit des courses cyclistes contre la montre était tracé autour d'Hampton Court Palace. Des lieux prestigieux accueillirent diverses compétitions : Lord's Cricket Ground (tir à l'arc) ; Hyde Park (triathlon et natation en eaux libres)...

Évidemment, le budget présenté au Comité international olympique lors de l'élection de la ville d'accueil de ces Jeux, en 2005 (4,3 milliards d'euros), s'est envolé, pour se situer à 11,2 milliards d'euros. Mais le Premier ministre britannique David Cameron estime les retombées économiques de la vitrine olympique à 16,6 milliards d'euros sur quatre ans (4,6 milliards d'euros d'investissements directs étrangers, 3 milliards d'euros venant de contrats potentiels conclus avec des partenaires séduits par le savoir-faire[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Médias

Andrés Iniesta, 2012 - crédits : sampics/ Corbis/ Getty Images

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Sebastian Vettel et Fernando Alonso, 2012 - crédits : Lars Baron/ Getty Images Sport/ AFP

Sebastian Vettel et Fernando Alonso, 2012