SPORT L'année 2013
Le calendrier sportif de l’année 2013 ne comptait aucun des rendez-vous quadriennaux majeurs : jeux Olympiques d’été ou d’hiver ; Coupe du monde de football ; Coupe du monde de rugby. L’année fut néanmoins dense, et de nombreux champions se sont distingués. Sur le plan international, citons l’athlète jamaïquain Usain Bolt, qui demeure le maître du sprint ; le basketteur américain LeBron James, vainqueur du Championnat de la N.B.A. pour la seconde fois consécutivement, élu M.V.P. (meilleur joueur) de la N.B.A. pour la quatrième fois ; le cycliste britannique Christopher Froome, qui a dominé le Tour de France ; le pilote allemand Sebastian Vettel, champion du monde de formule 1 pour la quatrième fois consécutivement ; le rugbyman néo-zélandais Kieran Read, figure de proue des All Blacks qui ont remporté les quatorze matchs qu’ils ont disputés en 2013, élu meilleur joueur du monde ; les tennismen espagnol Rafael Nadal et serbe Novak Djokovic, dont le duel pimente le circuit masculin ; la tenniswoman américaine Serena Williams qui, elle, a continué de dominer le plateau féminin. Côté français, nommons le basketteur Tony Parker, qui a conduit les Bleus jusqu’au premier titre de leur histoire ; l’athlète Teddy Tamgho, champion du monde du triple saut ; les nageurs Yannick Agnel, Jérémy Stravius, Camille Lacourt et Fabien Gilot, qui ont remporté chacun deux médailles d’or aux Championnats du monde ; le footballeur Franck Ribéry, vainqueur de la Ligue des champions avec le Bayern Munich et qui est le plus brillant élément de l’équipe de France, laquelle a arraché dans la douleur sa qualification pour la Coupe du monde 2014 au Brésil ; les skieuses Marion Rolland (descente) et Tessa Worley (slalom géant), couronnées championnes du monde ; la tenniswoman Marion Bartoli, qui s’est imposée à Wimbledon… avant de causer la surprise en annonçant sa retraite sportive.
Athlétisme : les enseignements de Moscou
Les quatorzièmes Championnats du monde d’athlétisme, qui se sont tenus à Moscou du 10 au 18 août 2013, ne resteront pas dans les mémoires. L’ambiance ne fut pas au rendez-vous : le stade Loujniki, construit pour les jeux Olympiques de 1980, ne fit jamais le plein, malgré un prix des places attractif. L’organisation fut souvent approximative : hors du stade, certaines délégations durent changer d’hôtel quand d’autres furent confrontées à d’importants problèmes de transport ; sur le stade, la piste d’élan du sautoir à la perche était mal disposée, les décathloniens ne furent pas autorisés à accomplir leur traditionnel tour d’honneur fraternel, les relayeuses françaises du 4 fois 100 mètres furent disqualifiées 2 heures après avoir reçu leur médaille d’argent… Le public, très chauvin, soutint outrageusement les champions russes et siffla copieusement les athlètes américains. À tout cela s’ajoutèrent les problèmes spécifiques liés à la société russe. Déjà, le racisme latent se fit sentir, les Blancs étant plus encouragés que les Noirs – même Usain Bolt ne fut pas fêté comme d’habitude et, de ce fait, le Jamaïquain réduisit son habituel show au minimum et ne communia guère avec ce public. La loi russe promulguée en juin 2013 qui interdit la « propagande » homosexuelle constitua une autre pomme de discorde : interrogée, la perchiste russe Elena Isinbaeva déclara maladroitement qu’elle approuvait cette loi ; en juste riposte, l’athlète suédoise Emma Green vernit ses ongles aux couleurs de l’arc-en-ciel gay et lesbien – une initiative malheureusement condamnée par la Fédération internationale d’athlétisme.
Sur le plan purement sportif, aucun record du monde ne fut amélioré, et on nota peu de performances de pointe. Comme souvent lors des années postolympiques, on assista à une redistribution des cartes : dans les 43 épreuves individuelles, seulement 10 champions[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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Médias