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SPORT L'année 2013

Basket-ball : Tony Parker et les Bleus enfin en or

Après une attente de plus de trois quarts de siècle (la première édition du Championnat d’Europe s’est déroulée en 1935), l’équipe de France masculine de basket-ball est enfin parvenue à remporter la médaille d’or dans une compétition internationale. Or ce succès vient peut-être au moment où on l’attendait le moins, mais il récompense des joueurs qui, malgré les dollars que leur procure la N.B.A., se sont totalement investis sous le maillot de l’équipe de France depuis des années. Pourquoi ce triomphe est-il inattendu ? Tout d’abord, on pensait que de nombreux joueurs resteraient marqués par l’échec olympique de 2012. Ce ne fut visiblement pas le cas. Ensuite, pour des raisons diverses, les meilleurs pivots français (Joakim Noah, bien sûr, mais aussi Ronny Turiaf et Kevin Séraphin) ont déclaré forfait, laissant, pensait-on, le secteur intérieur sinistré. Or Alexis Ajinça et Johan Petro pallièrent parfaitement ces absences. Enfin, on s’interrogeait sur la forme de Tony Parker, qui semblait éreinté par sa saison en N.B.A., saison marquée par la défaite en finale de son équipe, les San Antonio Spurs, face au Miami Heat, à l’issue d’un scénario cruel (4 victoires à 3, alors que les Spurs paraissaient tenir le titre à quelques secondes de la fin du sixième match). Le meneur français était en effet épuisé par sa saison, mais il sut trouver les ressources nécessaires pour, à la fois, livrer des prestations personnelles remarquables (il fut élu meilleur joueur du tournoi) et motiver en patron ses partenaires. En outre, l’équipe de France ne brilla guère lors des deux premiers tours qualificatifs (3 défaites en 8 rencontres), et elle semblait alors incapable de proposer un match plein. Or tout changea par la suite. D’abord, en quart de finale, les Bleus réduisirent au silence un public hostile en battant le pays organisateur de l’épreuve, la Slovénie (72-62). Ensuite, en demi-finale, à l’issue d’un scénario improbable (victoire 75-72 après prolongation, alors que les Bleus accusaient 14 points de retard à la mi-temps), la France a battu l’Espagne, grande favorite, qui restait sur huit victoires de rang contre les Bleus, grâce à un Tony Parker de feu (32 points). Pour terminer, les Français dominèrent facilement les Lituaniens (80-66) en finale. Ce triomphe vient aussi récompenser un homme méconnu : Vincent Collet, le sélectionneur. Celui-ci, certes bien aidé par Tony Parker, a su à merveille marier deux générations de joueurs : les champions d’Europe juniors de 2000 (Tony Parker, Boris Diaw) et les champions d’Europe juniors de 2006 (Alexis Ajinça, Nicolas Batum, Antoine Diot).

Après le triomphe, Tony Parker et ses coéquipiers squattèrent durant quelques jours les plateaux de la télévision française, provoquant par leur sourire, leur joie, mais surtout leur humilité un élan de sympathie : preuve était faite que des sportifs multimillionnaires peuvent demeurer des gens simples. Reste désormais à faire fructifier cette médaille d’or pour permettre l’essor du basket-ball français. En effet, en 2000, après la médaille d’argent obtenue par les Bleus aux jeux Olympiques de Sydney, la Fédération française ne sut pas profiter de l’aubaine – il est vrai que la finale s’était déroulée alors qu’il faisait nuit en France, ce qui ne favorisa pas la médiatisation. Cette fois, l’audience fut au rendez-vous de la finale (7,3 millions de téléspectateurs sur France 2, soit un score presque digne du football). Mais la tâche est rude, comme le souligne Tony Parker : « La N.B.A., où jouent les meilleurs Français, est tellement puissante que c’est compliqué de contrer son influence. » Néanmoins, la Ligue nationale et la Fédération française semblent vouloir travailler main dans la main afin, cette fois, de ne pas passer à côté de l’occasion. Quelques prérequis sont cependant nécessaires : mieux exposer[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Médias

Teddy Tamgho - crédits : Mark Kolbe/ Getty Images Sport/ AFP

Teddy Tamgho

Franck Ribéry - crédits : Liewig Christian/ Corbis Sport/ Getty Images

Franck Ribéry

Fabien Gilot, Camille Lacourt, Jérémy Stravius et Giacomo Perez Dortona - crédits : Quinn Rooney/ Getty Images Sport/ AFP

Fabien Gilot, Camille Lacourt, Jérémy Stravius et Giacomo Perez Dortona