SPORT L'année 2022

Cyclisme : le début d’une nouvelle ère

En cyclisme, l’année 2022 a été marquée par la victoire du Danois Jonas Vingegaard lors du Tour de France, au terme d’un duel serré face au double tenant du titre, le Slovène Tadej Pogačar. Plus largement, on a assisté à l’avènement de jeunes coureurs capables de damer le pion à leurs aînés dans les courses les plus prestigieuses. C’est le cas du Belge Remco Evenepoel, auteur de performances impressionnantes assorties de plusieurs victoires, notamment lors de Liège-Bastogne-Liège, du Tour d’Espagne et des Championnats du monde sur route. Son compatriote Wout Van Aert a également été magistral lors du Tour de France, au cours duquel il a nettement contribué au succès final de Vingegaard. De même, l’Érythréen Biniam Girmay, âgé de vingt-deux ans, s’est particulièrement distingué, en devenant le premier coureur cycliste d’Afrique subsaharienne à s’imposer lors d’une classique (Gand-Wevelgem) et dans une étape d’un grand Tour (Giro). Enfin, s’il a été battu lors du Tour de France qu’il finit à la deuxième place, Tadej Pogačar a tout de même connu une année faste, remportant seize victoires en course cette saison.

La 109^e édition de la Grande Boucle débute à Copenhague. La première étape est un court contre-la-montre dans les rues de la capitale danoise que remporte le Belge Yves Lampaert au nez et à la barbe des favoris. Toujours au Danemark, la deuxième étape voit le sprinteur néerlandais Fabio Jakobsen l'emporter lors de l’arrivée à Nyborg, deux ans après son terrible accident survenu durant le Tour de Pologne. Déjà très en jambe, Wout Van Aert s’empare du maillot jaune. Le lendemain, c’est un autre sprinteur néerlandais, Dylan Groenewegen, qui s’impose à l’arrivée à Sønderborg. Un signe du destin pour celui qui avait provoqué la lourde chute de son compatriote Fabio Jakobsen en 2020. Toujours maillot jaune, Wout Van Aert remporte une première victoire d’étape lors de l’arrivée à Calais. C’est ensuite au tour de l’Australien Simon Clarke de s’imposer sur l'étape Lille-Arenberg. Puis, lors de la sixième, la plus longue de cette édition, Tadej Pogačar frappe un grand coup. Impressionnant de maîtrise, il distance tous ses concurrents pour gagner à Longwy et endosser le maillot jaune, qu’il parvient à garder durant les quatre étapes suivantes. Tout laisse alors à penser que le double vainqueur du Tour de France va réaliser le triplé, d’autant qu’il remporte encore la septième étape à La Planche des Belles Filles, dans les Vosges, pour la première arrivée au sommet, en devançant sur la ligne Jonas Vingegaard. C’est sans compter sur la réaction collective de l’équipe Jumbo-Visma, dont le leader, le Slovène Primož Roglič, semble pourtant avoir perdu toute chance de victoire finale. Dans la onzième étape, l’équipe néerlandaise dynamite la course avec un panache rarement vu ces dernières années. Multipliant les attaques, les coéquipiers de Vingegaard parviennent à épuiser Pogačar, qui craque lors de la dernière ascension, celle du col du Granon. Revenu en tête, Vingegaard s’envole seul vers la victoire du jour, creusant un écart suffisant pour se vêtir de jaune le lendemain. Malgré un baroud d’honneur lors de la première étape pyrénéenne, qu’il remporte à Peyragudes juste devant Vingegaard, Pogačar doit s’incliner devant la maestria de l’équipe Jumbo-Visma, qui engrangera six victoires d’étape, dont la seule obtenue par un Français, Christophe Laporte (la 19^e). Déjà vainqueur quelques jours plus tôt à Carcassonne, le sprinteur belge Jasper Philipsen lève les bras le dernier jour sur l’avenue des Champs-Élysées. Avec presque trois minutes d’avance sur Tadej Pogačar à Paris, Jonas Vingegaard remporte à vingt-cinq ans le premier Tour de France de sa carrière. Il est également sacré meilleur grimpeur, tandis[...]