SQUAMATES
Physiologie thermique, reproduction, croissance et longévité
Animaux poïkilothermes, les reptiles ont une activité modulée par la température de leur corps, soit 35-40 oC pour la plupart d'entre eux et 30 oC pour les espèces nocturnes ou fouisseuses. La régulation se fait principalement en faisant varier la quantité de chaleur absorbée : en modifiant la position du corps par rapport au soleil, en utilisant les propriétés d'absorption calorique du sol ou en changeant de couleur (l'uromastix), mais également en faisant intervenir des processus physiologiques. À cause des variations de la température extérieure, les lézards et les serpents sont soumis à un rythme d'activité journalier et saisonnier. Ainsi, quand la température diminue trop et trop longtemps, leur métabolisme se ralentit et ils entrent en hibernation.
Il existe chez les Sauriens un dimorphisme sexuel qui peut être spectaculaire, principalement chez les Iguanidés, les Agamidés et les Chamaeléonidés, mais qui est beaucoup moins marqué chez les Ophidiens. Les mâles montrent des expansions cutanées, souvent érectiles, notamment sur la tête, et arborent de brillantes couleurs au moment de la reproduction. L'agressivité dont ils font preuve pendant la période précédant l'accouplement peut donner lieu à de vigoureux combats chez les Sauriens. Chez les Ophidiens, les préliminaires de l'accouplement peuvent être longs. Le sens tactile revêt une importance toute particulière chez le mâle qui s'enroule autour de la femelle. De même que les Sauriens, ces derniers possèdent un organe copulateur formé de deux appendices ou hémipénis, érectiles. Un seul pénétrera dans le cloaque de la femelle. Chez certaines espèces, le stockage des spermatozoïdes dans des réceptacles séminaux peut permettre une fécondation retardée.
La plupart des Squamates sont ovipares et les œufs, peu nombreux, sont déposés à même le sol dans des cavités naturelles. La femelle ne prend généralement aucun soin de ces derniers. Certaines font exception comme les Boïdés qui se lovent autour d'eux et peuvent même les retourner. Hormis chez les Gekkos et quelques Scincidés, les œufs sont dépourvus de coquille calcifiée. L'éclosion a lieu après une durée variable d'incubation, généralement supérieure à trois mois. L'embryon possède une « dent de l'œuf » qui disparaît après l'éclosion. Il existe également des formes ovovivipares, mais seuls certains scinques (Seps, Tiliqua, Lygosoma) et un serpent australien (Denisoria) sont vivipares (il existe un apport trophique de la mère pour l'embryon).
La croissance des Squamates est rapide jusqu'à la maturité sexuelle qui est généralement atteinte entre 2 et 4 ans pour les mâles et 4 et 6 ans pour les femelles, chez beaucoup de petites espèces. Elle se ralentit ensuite fortement mais dure longtemps. Les Sauriens vivent rarement plus de 20 ans, tandis que les Ophidiens peuvent atteindre 30 ans. La mue, phénomène général chez les Squamates, est la conséquence de la croissance cyclique de l'épiderme et se caractérise par la chute de la couche cornée de ce dernier. La desquamation se fait en quelques heures chez les Ophidiens mais peut durer plusieurs jours dans le cas des Sauriens.
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Écrit par
- Virginie LEVRAT : licenciée ès sciences
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Médias
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