SRI LANKA
Nom officiel | République démocratique socialiste de Sri Lanka (LK) |
Chef de l'État et du gouvernement | Président : Ranil Wickremesinghe (depuis le 13 juillet 2022) ; Premier ministre : Dinesh Gunawardena (depuis le 22 juillet 2022) |
Capitales | Colombo (siège du pouvoir exécutif et judiciaire), Sri Jayewardenepura Kotte (dans la banlieue de Colombo, siège du pouvoir législatif) |
Langues officielles | Singhalais, tamoul 1
|
Unité monétaire | Roupie de Sri Lanka (LKR) |
Population (estim.) |
22 231 000 (2024) |
Superficie |
65 610 km²
|
Depuis 1972, Ceylan a retrouvé officiellement son nom précolonial de Sri Lanka. Dans un espace insulaire relativement réduit (65 610 km2, à peu près la superficie du Benelux) se rencontrent des milieux géographiques et des traits socioculturels très contrastés. Sri Lanka appartient au monde indien par sa morphologie et ses climats, par son peuplement, ses structures sociales et sa culture ; mais l'île a acquis une physionomie originale au cours de deux millénaires et demi d'une évolution autonome, durant lesquels le bouddhisme est devenu le critère d'identité de la majorité de la population, tandis que quatre siècles et demi de colonisation laissaient une empreinte profonde sur l'économie et la société, notamment dans les zones littorales.
Un État fondé sur l'étroite collaboration de la monarchie et du Sangha (l'« Église » bouddhique) se constitua dès le iiie siècle avant J.-C. autour de la cité d'Anurādhapura. La construction de remarquables ouvrages d'irrigation rendit possible l'épanouissement d'une brillante civilisation dont témoignent de nombreux vestiges d'un style original mais empruntant à l'Inde leurs thèmes essentiels. Tandis que le bouddhisme s'effaçait en Inde, l'île demeura le conservatoire de la doctrine orthodoxe du Theravāda. Mais le déclin de cette économie hydraulique entre le xe et le xiiie siècle, associé à des invasions sud-indiennes, entraîna le déplacement vers le sud-ouest de l'île – la « zone humide » – des centres de peuplement et l'abandon des cités antiques, tandis que les influences en provenance de l'ouest devenaient sensibles : à la suite de leurs rivaux musulmans, les Portugais établirent des comptoirs dès le xvie siècle ; les Hollandais les supplantèrent au cours du xviie siècle, tandis que se maintenait un royaume indépendant au cœur de l'île. Enfin, entre 1796 et 1815, les Britanniques se rendirent maîtres de l'ensemble du pays, dont ils cherchèrent à faire, au cours d'un siècle et demi de domination, une sorte de colonie modèle.
Après l'indépendance, obtenue sans soubresaut en 1948, le régime démocratique légué par les Britanniques a dû faire face à deux défis redoutables qui l'ont gravement ébranlé : celui du développement économique rendu urgent par une très forte croissance démographique et par le déclin des ressources tirées des exportations ; et celui de la préservation de l'unité nationale remise en cause par l'émergence d'un mouvement séparatiste dans les régions tamoules du Nord.
Dans la société sri-lankaise se juxtaposent des communautés qui diffèrent par la langue, la religion et les structures sociales, mais qui ont coexisté durant des siècles. Sur une population de près de 20,6 millions d'habitants en 2010, les Singhalais forment une majorité de 74 %, dont près de 70 % sont bouddhistes et 4 % chrétiens. Cette communauté, dont les origines légendaires remontent au vie siècle avant l'ère chrétienne, s'est sans doute constituée par apports successifs en provenance d'Inde du Nord, d'où sa langue est originaire, mais aussi par absorption de groupes autochtones et d'immigrés d'Inde du Sud adoptant la langue et la religion de la communauté dominante. Toutefois, les Indiens du Sud établis dans le nord et l'est de l'île entre le viie et le xve siècle conservèrent leur identité tamoule et, pour la plupart, leur religion hindouiste ; ils forment à présent le groupe des Tamouls sri-lankais (environ 12 % de la population) dont les leaders revendiquent l'autonomie, voire l'indépendance des territoires qu'ils occupent. Attirés depuis le xixe siècle par les planteurs britanniques en quête d'une main-d'œuvre docile et à bon marché, les Tamouls dits indiens (4,6 % de la population)[...]
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Écrit par
- Osmund BOPEARACHCHI : chargé de recherche au C.N.R.S., directeur de la Mission française de coopération archéologique au Sri Lanka
- Delon MADAVAN : docteur en géographie, post-doctorant au Centre d'études et de recherche sur l'Inde, l'Asie du sud et sa diaspora de l'université du Québec à Montréal
- Éric MEYER : professeur d'histoire et civilisation de l'Asie du Sud à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Édith PARLIER-RENAULT : maître de conférences (histoire de l'art indien) à l'université de Paris-IV
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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