SRI LANKA
Nom officiel | République démocratique socialiste de Sri Lanka (LK) |
Chef de l'État et du gouvernement | Président : Ranil Wickremesinghe (depuis le 13 juillet 2022) ; Premier ministre : Dinesh Gunawardena (depuis le 22 juillet 2022) |
Capitales | Colombo (siège du pouvoir exécutif et judiciaire), Sri Jayewardenepura Kotte (dans la banlieue de Colombo, siège du pouvoir législatif) |
Langues officielles | Singhalais, tamoul 1
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Unité monétaire | Roupie de Sri Lanka (LKR) |
Population (estim.) |
22 231 000 (2024) |
Superficie |
65 610 km²
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Évolution politique et sociale depuis l'indépendance
Depuis l'indépendance, l'évolution de Sri Lanka a été dominée par deux facteurs dont la permanence a miné la stabilité politique du pays : le problème du choix d'une voie de développement pour faire face au défi démographique ; et l'accentuation des attitudes communalistes empêchant l'affirmation d'un sentiment national sri-lankais. Trois vagues d'agitation ont troublé cette période ; la première a déferlé entre 1956 et 1959 en prenant une forme communaliste. La deuxième a pris une importance croissante au cours des années 1960 jusqu'à donner naissance, en 1971, à un mouvement insurrectionnel mené par le Janatha Vimukthi Peramuna (J.V.P.). La troisième, qui est le symptôme d'une grave crise politique, a été marquée par l'essor du terrorisme tamoul, par les violences antitamoules de l'été de 1983, par l'intervention indienne de l'été de 1987, par la seconde rébellion singhalaise du J.V.P. et sa répression de 1988 à 1990.
Les conservateurs au pouvoir (1948-1956)
D. S. Senanayake, le Premier ministre, est l'homme de la continuité ; il jouit de l'appui des pays occidentaux, des classes possédantes locales, et d'une grande popularité auprès de la paysannerie grâce aux travaux d'irrigation qu'il a fait entreprendre alors qu'il était ministre de l'Agriculture et grâce à la politique sociale (distribution de denrées de première nécessité, équipements scolaires et hospitaliers) qu'une conjoncture économique favorable permet de poursuivre.
Mais sa mort accidentelle en 1952 coïncide avec la dégradation de cet équilibre fragile. Son fils Dudley Senanayake ne peut se maintenir au pouvoir qu'un an, faute de parvenir à maîtriser l'agitation sociale engendrée par sa décision de tripler le prix du riz, sur les conseils de la Banque mondiale. Le parti que son père a fondé, l'United National Party (U.N.P.), doit faire face non seulement à la contestation animée par le parti de gauche Lanka Sama Samaja Party (L.S.S.P.) qui se réclame du trotskisme, mais aussi à un groupe constitué autour de S. W. R. D. Bandaranaike, qui a quitté l'U.N.P. pour fonder sa propre organisation, le Sri Lanka Freedom Party (S.L.F.P.).
En effet se développe dans la population singhalaise un mouvement de décolonisation culturelle à retardement dirigé contre la prédominance de l'élite anglophone, animé par des groupes d'activistes bouddhistes qui préparent la célébration du deux mille cinq centième anniversaire du nirvana du Bouddha ; les notables ruraux, instituteurs, médecins traditionnels, moines bouddhistes, y jouent un rôle actif ; tandis qu'en ville s'instaure un sentiment d'animosité à l'égard des fonctionnaires et des commerçants tamouls qui occupent une place que les Singhalais considèrent comme privilégiée.
Le cousin de Dudley Senanayake, J. Kotelawala, qui lui a succédé en 1953, perd les élections de 1956, qui sont remportées par S. W. R. D. Bandaranaike, avec l'appui d'une fraction du L.S.S.P.
Nationalisme et étatisme : les Bandaranaike au pouvoir (1956-1965 et 1970-1977)
Les trois années du gouvernement de S. W. R. D. Bandaranaike sont marquées par un climat de violence accrue qui culmine avec son assassinat en septembre 1959. Manipulées par certains politiciens, les tensions intercommunautaires dégénèrent en émeutes en 1956, puis en 1958, sans que le pouvoir, paralysé par l'influence en son sein des extrémistes singhalais, parvienne à les arrêter à temps. Ces troubles contribuent à freiner les réformes que Bandaranaike avait promis de mener à bien : évacuation des bases anglaises, nationalisations, loi de réforme agraire. Néanmoins, le Premier ministre tire de ces mesures incomplètes une grande popularité, qui vient renforcer le[...]
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Écrit par
- Osmund BOPEARACHCHI : chargé de recherche au C.N.R.S., directeur de la Mission française de coopération archéologique au Sri Lanka
- Delon MADAVAN : docteur en géographie, post-doctorant au Centre d'études et de recherche sur l'Inde, l'Asie du sud et sa diaspora de l'université du Québec à Montréal
- Éric MEYER : professeur d'histoire et civilisation de l'Asie du Sud à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Édith PARLIER-RENAULT : maître de conférences (histoire de l'art indien) à l'université de Paris-IV
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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