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STACE, lat. PUBLIUS PAPINIUS STATIUS (40 env.-apr. 95)

Publius Papinius Statius naît à Naples, en Grande-Grèce. Son père, venu de Velia, où sa famille avait perdu la fortune censitaire et, par là même, le rang équestre, s'y était installé et y vivait de son métier de grammairien, tout en étant également poète. C'est donc par son père que Stace, dès l'enfance, fut initié à la poésie, et nulle part il ne dit avoir eu d'autre maître que lui. Après avoir été grammaticus à Naples, comme son père, Stace vient s'installer à Rome avant la fin de 69. Il y déclame en public ses poèmes, il y épouse Claudia, une veuve qui avait une fille de son premier mariage, mais qui laissera Stace sans enfants. Plus tard, Stace élèvera et chérira comme son propre fils un esclave affranchi, sans toutefois l'adopter. À Rome, Stace mène une vie mondaine d'homme de lettres professionnel. Invité à la cour, il est couronné à maintes reprises aux jeux poétiques, entre autres à Naples en 78 (les derniers où son père ait pu le voir couronner), aux jeux Albains, aux jeux Capitolins. Il écrit des poèmes de circonstance pour se rendre agréable à l'empereur Domitien, notamment trois poèmes pour le prince. À partir de 95, Stace, qui a été gravement malade, partage son temps entre la capitale et sa ville natale. Au-delà des années 95-96, on perd toute trace de lui. On pense que c'est à Rome qu'il a dû finir ses jours, occupé à la rédaction de son Achilléide, épopée inachevée, dont il n'écrivit que les deux premiers chants consacrés à l'enfance du héros.

Son autre épopée, la Thébaïde, a pour sujet la guerre que soutint Polynice, avec ses alliés, contre son frère Étéocle, roi de Thèbes. Résultat de plus de dix ans de labeur, cette épopée en douze chants manque d'originalité, en dépit de quelques beaux morceaux (duel entre Polynice et Tydée, mort de Tydée, Polynice mort pleuré par sa sœur et sa veuve). En outre, la composition d'ensemble se perçoit mal, car les différents épisodes sont mal réunis entre eux.

Si, aujourd'hui, ces épopées médiocres sont oubliées, en revanche, Stace doit sa célébrité aux cinq livres des Silves. Les Silves (Silvarum libri : le mot silva a, chez Quintilien, le sens de brouillon, première ébauche d'une œuvre ; de ce sens on est passé à celui de poème de circonstance, sens que ce mot a chez Stace) constituent un recueil de trente-deux poésies, établi ultérieurement. La plupart de ces poèmes sont écrits en hexamètres dactyliques. L'œuvre a pour cadre la haute société romaine à une époque où les mécènes sont devenus rares. Stace ne manque donc jamais l'occasion de célébrer les grands, et les sujets qu'il choisit sont très variés : mariages, naissances, consolations, fêtes (par exemple le feu d'artifice donné par Domitien lors des saturnales), etc. Rédigés très rapidement (Stace ne mit jamais plus de deux jours à écrire chaque pièce, même celles qui comptent trois cents vers !), ces tableaux de la vie romaine ont beaucoup de charme, charme provenant du naturel et de la spontanéité du style. Pour les historiens et les archéologues, ils restent très précieux en raison de leur richesse en détails sur la vie de tous les jours.

— Élizabeth BINE

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