STAGNATION ÉCONOMIQUE
Il est possible d'envisager la stagnation de façon étroite en la limitant à un composant de la demande globale, investissement, exportation, consommation, dont le taux de croissance serait nul. Mais, en général, elle se caractérise par un arrêt plus ou moins durable de l'expansion d'une économie. Elle ne doit cependant pas être confondue avec la récession, qui n'est qu'un ralentissement, où le taux de croissance demeure positif quoique plus faible que dans la période précédente, ni avec la dépression, où le taux de croissance est négatif. En fait, ces deux phénomènes sont plutôt propres à des fluctuations conjoncturelles, alors que la stagnation s'envisage sur de plus longues périodes, pour une économie dont le produit national, global ou par tête, reste constant (par exemple celle de la France de 1920 à 1940). Certains auteurs tels que A. H. Hansen, Higgins, Sweezy, que l'on a appelés les « stagnationnistes », ont vu dans la stagnation un acheminement inévitable vers la maturité. Le concept de stagnation a retrouvé une nouvelle jeunesse, dans les années 1970, associé à celui d'inflation. Si la stagnation peut apparaître comme le résultat d'une politique délibérée de stabilisation après une période de surchauffe génératrice de tensions inflationnistes, elle n'est pas forcément accompagnée d'une résorption de ces tensions. On parlera alors de stagflation, situation où le ralentissement de l'expansion, voire son arrêt, coexiste durablement avec une tension maintenue, ou même accrue, des prix et des salaires.
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Écrit par
- Jean-Paul HUET : économiste
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