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STALINE JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI dit (1879-1953)

Secrétaire général du comité central

Lénine et Staline, 1922 - crédits : Laski Diffusion/ East News/ Hulton Archive/ Getty Images

Lénine et Staline, 1922

Parallèlement à ces activités de (piètre) stratège militaire, Staline dirige l'immense appareil bureaucratique de l'Inspection ouvrière et paysanne, chargé de contrôler la bonne marche des institutions soviétiques. Il est aussi l'un des cinq membres titulaires du Politburo, créé en mars 1919 pour coordonner l'action du comité central. Contrairement à la légende que tenta d'accréditer par la suite Trotski, Staline n'était pas, durant ces années, quelque obscur apparatchik, mais bien l'un des plus proches collaborateurs directs de Lénine, et parmi les plus appréciés, pour son soutien sans faille, son sens de la discipline, sa fermeté de caractère, sa détermination et son absence totale de scrupules et de pitié dans l'action – des atouts majeurs dans l'épreuve de la guerre civile. En avril 1922, Staline est promu au poste, en apparence technique, de secrétaire général du comité central. Cette fonction, qu'il occupa trente ans durant, s'avéra stratégique : elle lui permit, en effet, d'avoir la main sur toutes les mutations et promotions des hauts fonctionnaires du parti.

En septembre 1922, un conflit majeur éclate entre Lénine et Staline sur la question du cadre fédéral dans lequel doit se construire l'U.R.S.S. Une commission, présidée par Staline et chargée d'élaborer un projet d'État fédératif, remet un texte qui prévoit l'absorption des républiques soviétiques (Ukraine, Biélorussie, Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan) dans la République socialiste fédérative soviétique de Russie, dont le gouvernement deviendrait celui de la fédération. Lénine, déjà malade, ébauche une version totalement différente du projet, dans lequel la fédération rassemblerait des républiques égales et non dominées par la Russie. Condamnant le « chauvinisme grand-russien » de Staline, Lénine, dans quatre notes qui constituent ce que l'on a appelé improprement son « Testament », porte une appréciation sévère sur celui qu'il avait qualifié, dix ans auparavant, de « merveilleux Géorgien » : « Staline a concentré un pouvoir illimité, dont il n'est pas sûr qu'il puisse toujours se servir avec assez de circonspection. » Suit ce jugement sans appel : « Staline est trop brutal. Je propose aux camarades d'étudier un moyen de démettre Staline de son poste. » Dès lors, Staline doit surmonter un handicap majeur, qui influe durablement sur son mode de relations avec les autres responsables bolcheviques de sa génération. Il n'aura de cesse de prouver qu'il n'a pas « trahi le léninisme » – c'est pour cette raison qu'il voua une haine sans fond à Trotski, précisément parce que celui-ci développait le thème de la « révolution trahie » par Staline. Il consacre une grande énergie à se reconstruire une parfaite légitimité politique, en réécrivant l'histoire du bolchevisme, rédigeant sa propre hagiographie, construisant sa vision d'un système centré autour de sa personne. Jusqu'à la fin des années 1930, jusqu'à ce que la « vieille garde léniniste » ait été éliminée, Staline est un dirigeant sur la défensive, qui teste sans relâche le degré de dévouement à sa personne, « tient » ses plus proches collaborateurs en instrumentalisant leur moindre « faille biographique » (une adhésion passée au menchevisme, un écart par rapport à la « ligne » du parti, des relations familiales ou amicales avec des « ennemis de la révolution », etc.), persécute tous ceux qui ont pu garder en mémoire le dernier conflit entre le Maître et le disciple.

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Staline fiché - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Staline fiché

Lénine et Staline, 1922 - crédits : Laski Diffusion/ East News/ Hulton Archive/ Getty Images

Lénine et Staline, 1922

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945 - crédits : Keystone/ Getty Images

Churchill et Staline à la conférence de Yalta, 1945

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