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SÈZE STANISLAS DE (1903-2000)

Stanislas de Sèze, né en 1903 à Paris, descendait d'une longue lignée de médecins (dont un frère du défenseur de Louis XVI) et, après s'être interrogé sur sa vocation, il ne tarda pas à s'engager avec ardeur dans ses études médicales pour obtenir successivement un poste d'externe puis, en 1926, celui d'interne des hôpitaux de Paris.

Il devait s'orienter d'abord vers la neurologie à la suite de Georges Guillain, à la Salpêtrière. Le parcours qui l'amena à la rhumatologie passa par sa rencontre de Henri Dausset (père du Prix Nobel) avec qui, après avoir soigné des vétérans de la Grande Guerre atteints d'affections ostéo-articulaires à l'hôpital des médaillés militaires, il entreprit de collaborer à la Revue du rhumatisme. Après le décès d'Henri Dausset, il fut appelé à diriger cette revue, dont il fit une publication médicale de premier plan et ce dès avant les années obscures de la Seconde Guerre mondiale. Il devait y publier son article princeps sur les conséquences pathologiques des hernies discales. Certes, les anatomistes et neurochirurgiens connaissaient déjà la protrusion du disque intervertébral, mais on méconnaissait le rôle de cet accident dans la compression des racines nerveuses qui en résultait, source de radiculalgies dont la plus fréquente touche le nerf sciatique.

À la Libération, Stanislas de Sèze obtint un service à l'hôpital Lariboisière où il resta jusqu'à sa retraite en 1975, et où il est décédé. Déjà se constituait autour de lui, attirée par son charisme, une équipe dont les premiers éléments l'avaient rejoint avant la guerre. Malgré des conditions matérielles difficiles, son aura renforça cette équipe et lui valut une renommée mondiale. Ses talents de pédagogue, l'intelligence et la profondeur de ses vues, mais aussi sa culture le firent connaître en France, en Europe et dans le monde.

En 1952, en effet, il bénéficia d'un legs important d'un de ses patients et, avec celle qui concrétisa cette donation, il réussit à créer le centre Viggo-Petersen, dont le nom et l'activité subsistent à ce jour et qui fut et reste un modèle envié.

Initialement surtout intéressé par la pathologie anatomique et mécanique, Stanislas de Sèze comprit rapidement que le champ d'étude et d'application de la rhumatologie nécessitait d'élargir l'activité du centre. Ce fut d'abord la création d'une unité de l'Institut national d'hygiène puis de l'I.N.S.E.R.M. dédiée à la pathologie osseuse et phosphocalcique, et la création d'un laboratoire d'immunorhumatologie, le tout parallèlement à une considérable activité pédagogique. Les séances de lecture de radiographies que Stanislas de Sèze animait en personne sont restées légendaires.

Des journées d'enseignement postuniversitaires, consacrées aux notions de base en rhumatologie, devinrent en 1964 les Actualités rhumatologiques qui continuent à rassembler de nombreux participants. Elles attirent non seulement les rhumatologues formés dans le service, mais aussi d'autres praticiens : radiologues, orthopédistes, kinésithérapeutes ou rééducateurs.

Parallèlement, la Revue du rhumatisme prospérait sous sa direction. Organe officiel de la Ligue française contre le rhumatisme (devenue Société française de rhumatologie), elle fut aussi celui des sociétés rhumatologiques italienne, suisse, néerlandaise et belge jusqu'au jour où ces sociétés eurent leurs propres publications.

Quand Stanislas de Sèze prit sa retraite officielle en 1975, il avait réuni autour de lui des dizaines de collaborateurs, des centaines d'auditeurs et d'amis tous admiratifs et dévoués. Hostile aux arrangements, il rencontrait pourtant inimitiés et jalousies et n'accéda que tard aux plus hauts grades universitaires. Il ne vit son professorat titularisé[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite, université de Paris-VII-Denis-Diderot, médecin honoraire des hôpitaux

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