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STANISLAS II AUGUSTE PONIATOWSKI (1732-1798) roi de Pologne (1764-1795)

Dernier roi de Pologne, fils de Stanislas Poniatowski. Sous son règne, des événements décisifs et dramatiques se produisirent en Pologne : « le redressement de la nation et la chute de l'État ». Stanislas-Auguste, d'une intelligence remarquable et d'une instruction solide, fit dans sa jeunesse de longs voyages en Occident, qui le familiarisèrent avec tous les courants de la civilisation européenne du xviiie siècle et le préparèrent à jouer le rôle de mécène des lettres et des arts et de rénovateur des conceptions politiques de la nation. À son retour en Pologne, en 1754, il fut nommé grand écuyer de Lituanie. En 1755, il se rendit à Saint-Pétersbourg comme secrétaire de l'ambassade d'Angleterre. Il eut une liaison avec la grande-duchesse Catherine, qui, devenue impératrice en 1762, se déclara en sa faveur pour la succession du trône de Pologne. À trente-deux ans, il fut proclamé roi de Pologne. Ennemi de l'anarchie, il désirait devenir le chef réel d'un gouvernement centralisé. Dans sa politique extérieure, il chercha, au début, à échapper au joug de la Russie. On lui a, par la suite, reproché la faiblesse de son caractère et on l'a jugé responsable des partages de la Pologne ; cependant la position du roi était extrêmement faible, étant donné l'opposition farouche des tout-puissants magnats et de la noblesse dissidente, appuyée par la Prusse et la Russie, désireuses de maintenir la Pologne dans l'anarchie. Après la confédération de Radom (1767), guidée par l'opposition conservatrice, le roi fut obligé d'abandonner ses projets de réforme les plus audacieux et de passer des accords avec Catherine II, qui soumettait la Pologne à sa garantie. Cependant, une confédération armée fut organisée en 1768 à Bar, petite ville de Podolie. Déclenché par une poignée d'hommes, le mouvement eut au début un caractère religieux. Soutenu par la masse de la noblesse, il s'étendit en Ukraine. Les troupes russes intervinrent, appuyées par les régiments royaux. Une guerre civile éclata, doublée de l'intervention étrangère, à quoi s'ajouta la révolte paysanne. Les confédérés, jugeant le roi responsable du déchaînement de l'orage ukrainien, proclamèrent sa déchéance le 9 août 1770 et, aveuglés par la haine, perpétrèrent un attentat contre sa personne. Cet acte, qualifié de régicide, contribua à compromettre les confédérés dans l'opinion de l'Europe monarchique. En revanche, la confédération de Bar avait incité plusieurs penseurs occidentaux à formuler de nouvelles idées sur la liberté civique et l'indépendance nationale : Rousseau, avec ses Considérations sur le gouvernement de la Pologne, et Mably, avec Du gouvernement et des lois de Pologne. L'échec de la confédération de Bar se solda par le premier partage de la Pologne (1772) entre la Russie, la Prusse et l'Autriche. Le roi fut obligé de reconnaître la protection de l'ambassadeur russe Stackelberg. À l'ombre de ce proconsul, Stanislas-Auguste, patient et souple, suivit avec conséquence la ligne des réformes qu'il avait longtemps méditées. En 1773 fut créée la commission de l'Éducation nationale, le premier ministère de l'Instruction publique en Europe, qui transforma et modernisa l'enseignement en Pologne et redonna son ancienne splendeur à l'Académie de Cracovie. Une métamorphose profonde se produisit dans les sciences et dans la littérature. Le roi s'entoura d'écrivains, d'artistes et de savants qu'il invitait à ses « déjeuners du jeudi ». Le développement des villes fut encouragé, de multiples manufactures créées. La Grande Diète (1788-1792) allait achever l'œuvre de la renaissance nationale. Ses travaux furent couronnés par le vote de la Constitution du 3 mai 1791, qui supprimait la libre élection et le [...]

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