BALDWIN STANLEY 1er comte (1867-1947)
Homme d'État britannique, plusieurs fois Premier ministre. Né dans une famille d'industriels non conformistes du comté de Worcester, Stanley Baldwin succède à son père dans la vie parlementaire en 1908. Secrétaire parlementaire privé du leader conservateur Bonar Law, il devient en 1917 secrétaire adjoint au Trésor. En 1919, il se singularise en consacrant un cinquième de sa fortune à l'achat de bons de guerre qu'il fait annuler. Ministre du Commerce en 1921, il joue un rôle important dans la décision de mettre fin à la coalition du temps de guerre et y gagne la chancellerie de l'Échiquier dans le Cabinet Bonar Law. Véritable homme d'État et bon financier il bénéficie du refus des conservateurs de porter un lord, George Curzon, à leur tête pour succéder à Bonar Law démissionnaire. Sa placidité, son « provincialisme », son bon sens et son exécration des grandes idées consolident sa popularité tout en suscitant les sarcasmes de ses adversaires. S'il perd les élections de 1923, menées sur un projet de protectionnisme modéré, il prend sa revanche en octobre 1924 et retrouve pour cinq ans la fonction de Premier ministre. C'est à lui qu'appartiendra en particulier de diriger une Angleterre prospère et fière d'une monnaie ramenée à sa parité de 1914 et à sa convertibilité en or ; mais il sera aussi l'homme de la lutte contre la grève générale (ou nationale) de 1926, qu'il saura combattre efficacement et faire terminer en neuf jours. De stature internationale médiocre, il saura pourtant faire triompher en 1926 la nouvelle définition d'un Commonwealth britannique des nations, appuyant la politique de Locarno et faisant adhérer son pays à la déclaration de paix Briand-Kellog. En 1929, il sera la victime du redressement des libéraux, de la montée des travaillistes et peut-être de l'extension aux femmes de vingt et un ans et plus du droit de vote réservé jusqu'en 1928 aux femmes de trente ans et plus. Entré le 25 août 1931 dans le gouvernement d'union nationale, il sert sous MacDonald jusqu'en 1935, bien que chef du parti dominant de la coalition. Il est l'un des principaux négociateurs des accords d'Ottawa de 1932. Son rôle d'éminence grise du Premier ministre devient de plus en plus important et il convainc finalement MacDonald de lui céder la place en mars 1935. Baldwin mène son parti à la victoire aux élections de 1935 et demeure chef du gouvernement jusqu'en mai 1937. À ce titre, il assume la responsabilité de l'inaction ou du retrait britannique dans les conflits internationaux majeurs de la période, tout en favorisant une politique de réarmement et de rapprochement avec la France. Au cours de l'année 1936, en s'opposant avec force au mariage d'Edouard VIII avec Mrs. Simpson et en imposant en fait l'abdication du roi et l'avènement de George VI, il prendra une part déterminante dans le règlement de la question royale. Très éprouvé physiquement, il se retire du pouvoir peu après le couronnement et est élevé à la pairie en juin 1937. Il se refusera désormais à toute déclaration publique et à toute activité politique. Même la guerre ne fera pas sortir de son silence un homme que l'opinion publique a alors tendance à identifier avec les erreurs et les faiblesses responsables des désastres du début du conflit.
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Écrit par
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Média
Autres références
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ROYAUME-UNI - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Bertrand LEMONNIER et Roland MARX
- 43 835 mots
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...apparaissent comme les grands bénéficiaires de la période. Leur pragmatisme, leur compétence, leur efficacité leur valent bien des ralliements, leurs chefs, de Stanley Baldwin, déjà Premier ministre en 1923 et en 1924-1929, à Neville Chamberlain, fils de Joseph, brillant responsable des Finances, jouissent d'une...