STÉNON INVENTE LA STRATIGRAPHIE
Dès 1667, le savant danois Niels Steensen (1638-1686) – en français Nicolas Sténon – introduit dans un ouvrage d'anatomie les notions et les termes de « strates » et de « sédiments ». Selon lui, les couches du sous-sol sont d'anciens sédiments qui se sont peu à peu déposés au fond de l'eau et indurés, et ces strates contiennent les restes d'animaux aquatiques.
En 1669, dans son ouvrage Prodrome d'une dissertation sur un solide naturellement contenu dans l'intérieur d'un solide, Sténon reprend et développe ces idées ; celles-ci ont déjà été envisagées par d'autres auteurs, mais l'originalité du savant danois est d'en tirer, dans une argumentation remarquable, des principes très novateurs et de poser ainsi les fondements de la stratigraphie.
En partant du principe que les fossiles présents dans les roches sont les restes d'anciennes espèces vivantes aquatiques, Sténon en déduit que les terrains qui contiennent ces fossiles se sont déposés au fond de l'eau, que les couches doivent être horizontales et que, dans une succession de strates, les dépôts les plus récents se situent au sommet de la série (c'est ce que l'on nomme aujourd'hui le principe de superposition). Il énonce également le principe de continuité des couches et l'un des fondements de la tectonique : les couches inclinées ont été, à une époque, horizontales et leur inclinaison est le témoin de leur déformation.
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Écrit par
- Florence DANIEL : docteure en sciences de la Terre
Classification
Média