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LISSNER STÉPHANE (1953- )

La découverte de l’opéra au Châtelet

« Un jour, j’ai découvert la musique. » À partir de 1983, Stéphane Lissner fait partie du conseil d’administration du Châtelet, alors nommé Théâtre musical de Paris. Son directeur, Jean-Albert Cartier, l’appelle à ses côtés. La première production dont il a la charge, Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, luxueusement pensée par Pier Luigi Pizzi, n’a pourtant rien à voir avec ses propres goûts, davantage portés vers le xxe siècle. Nommé directeur en 1988, Stéphane Lissner va rapidement apposer sa griffe sur l’institution qui a repris son nom initial de Théâtre du Châtelet. Il programme des cycles Gustav Mahler, Robert Schumann, Richard Strauss, ne néglige ni la musique baroque ni la musique contemporaine. Il invite des chefs d’orchestre de renommée internationale : Lorin Maazel, Pierre Boulez, Simon Rattle, Daniel Barenboim. Surtout, il offre aux amateurs des ouvrages du répertoire qu’il confie à des dramaturges qui bousculent les goûts les plus conservateurs : Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner, dans la mise en scène de Claude Régy, déchaînent un scandale en 1990, Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas, sous le regard de Ruth Berghaus, n’est pas loin d’en faire autant l’année suivante, comme La Traviata de Giuseppe Verdi revisitée par Klaus Michael Grüber en 1993. Ce n’est pas le cas du poignant Prigionierode Luigi Dallapiccola mis en scène par Bernard Sobel en 1992, qui reste une année mémorable pour deux autres productions du Châtelet. On n’est pas près en effet d’oublier Pelléas et Mélisande de Claude Debussy, avec Pierre Boulez et Peter Stein, ni le Wozzeck d’Alban Berg, pour lequel Daniel Barenboim est au pupitre, et qui reste un des plus fameux spectacles signés Patrice Chéreau. En parallèle, le Théâtre du Châtelet accueille des comédies musicales (Hello Dolly ! de Jerry Herman, toujours en 1992) et laisse une place à la chanson, remettant en selle un Charles Trenet éblouissant malgré ses soixante-dix ans passés. Mais ce dont Stéphane Lissner reste sans doute le plus fier, c’est d’avoir, avec le chef d’orchestre Jeffrey Tate et le metteur en scène Pierre Strosser, donné, en 1994, l’intégrale de la tétralogie de Richard Wagner, Der Ring des Nibelungen.

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Média

Stéphane Lissner 
 - crédits : Daniel Dal Zennaro/ EPA

Stéphane Lissner 

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    ...problèmes financiers deviennent de plus en plus aigus et le nombre d'opéras représentés se réduit comme peau de chagrin. Après un nouvel arrêt en 1997, Stéphane Lissner, venu du Châtelet, reprend les rênes du festival. Ville, Région et État ayant satisfait ses demandes, les chantiers se multiplient :...