CRANE STEPHEN (1871-1900)
Le creux de la vague
Mais « il est difficile de réussir avec grâce à vingt-trois ans ». Les parodistes s'attaquèrent impitoyablement aux poèmes iconoclastes et vengeurs des Black Riders (Les Cavaliers noirs, 1895) et aux tours maniérés de sa prose. Ses égarements sentimentaux (défense d'une fille des rues contre la police, liaison durable avec la propriétaire d'une maison de prostitution, Cora Howorth) contribuèrent à l'isoler. Sa réputation de romancier de guerre et son désir de voir ce qu'il avait seulement imaginé l'entraînèrent dans une série de voyages et d'épreuves qui eurent tôt fait de saper la résistance d'un corps déjà miné par les germes de la tuberculose. Ce fut d'abord la tentative manquée d'un reportage à Cuba, en janvier 1897, qui se solda par un naufrage ; cette aventure, au cours de laquelle il partagea dans une chaloupe trente heures d'anxiété et de lutte avec trois autres rescapés, lui inspira The Open Boat (Le Canot, 1897). Ensuite, la guerre gréco-turque de 1897 et le conflit hispano-américain de 1898 vinrent l'arracher à son cabinet de travail. Il mourut à vingt-huit ans, à Badenweiler, en Allemagne, presque oublié. Il avait cependant écrit six romans, deux volumes de poésie et de nombreux recueils de nouvelles. Il avait enfin composé quelques récits historiques de batailles, Great Battles of the World (1901), et de nombreux articles de journaux.
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Écrit par
- Jean CAZEMAJOU : professeur à l'université de Bordeaux-III
Classification
Autres références
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ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - La littérature
- Écrit par Marc CHÉNETIER , Rachel ERTEL , Yves-Charles GRANDJEAT , Jean-Pierre MARTIN , Pierre-Yves PÉTILLON , Bernard POLI , Claudine RAYNAUD et Jacques ROUBAUD
- 40 118 mots
- 25 médias
Les auteurs les plus prestigieux qui se rattachent à ce groupe, tout en figurant parmi les écrivains les plus significatifs de la littérature américaine, sont Stephen Crane, James T. Farrell et Eugene O'Neill.