STÉROÏDES
Les stéroïdes hormonaux naturels
Stéroïdes endocriniens des mammifères
Chez les mammifères, les hormones stéroïdes proviennent de la transformation que le cholestérol subit dans des glandes endocrines. Les quantités de ce stérol dont disposent ces glandes ont différentes origines. En effet, bien qu'elles puissent en biosynthétiser par elles-mêmes de petites quantités, elles utilisent principalement le cholestérol hépatique qui leur parvient sous forme d'esters d'acides gras solubles dans le plasma. Ces glandes endocrines produisent respectivement :
– des gluco- et des minéralo-corticoïdes (glandes corticosurrénales),
– des androgènes (testicules et glandes corticosurrénales),
– des estrogènes (graphie remplaçant désormais « œstrogènes » jadis usité) et de la progestérone (ovaires).
D'autres tissus sont également capables de produire certaines hormones : le cerveau synthétise de la prégnénolone et de la déhydroépiandrostérone (DHEA), tandis que la peau est apte à transformer, comme la prostate et le sinus urogénital, la testostérone en un dérivé plus actif, la dihydrotestostérone (DHT). Le placenta, qui supplée dans certaines espèces la fonction ovarienne pendant la gestation, assure la synthèse de stéroïdes, en particulier celle de progestérone et d'estrogènes. Les stéroïdes sécrétés par les glandes endocrines sont déversés dans le sang, d'où ils gagnent les tissus où leur action doit s'exercer (tissus cibles).
Les mécanismes moléculaires par lesquels les stéroïdes hormonaux induisent une réponse physiologique sont de mieux en mieux connus et présentent de grandes analogies d'une hormone à l'autre. Leur biosynthèse, leur transport, leur catabolisme et leur élimination procèdent finalement de certains principes généraux communs examinés schématiquement ci-dessous.
Les aspects physiologiques et thérapeutiques, ainsi que ceux de leurs dérivés de synthèse, agonistes ou antagonistes, sont décrits dans les articles surrénales et contraception.
Effets biologiques
Les principaux effets biologiques de chaque catégorie d'hormones naturelles sont les suivants :
– les glucocorticoïdes ( cortisone ⇆ cortisol, chez l'homme, et corticostérone chez le rat) sont biosynthétisés dans la zone fasciculée des glandes corticosurrénales. Ils exercent des effets cataboliques importants sur les protéines et les lipides d'où résulte la libération d'acides aminés et d'acides gras convertibles en glucose (néoglycogenèse). À forte dose, ils manifestent aussi des propriétés minéralocorticoïdes et stimulent la lactation. Ils interviennent dans la régulation immunologique en inhibant la prolifération des lymphocytes et des macrophages ainsi que la synthèse des interleukines 1 et 2 et celle du tumor necrosis factor (TNF). Ils ont un effet permissif sur l'action de plusieurs hormones (insuline, adrénaline, vitamine D3, etc.) ;
– les minéralocorticoïdes (aldostérone, désoxy-11 corticostérone [DOC], hydroxy-18 désoxycorticostérone) sont produits par la zone glomérulée des glandes corticosurrénales et assurent la régulation du métabolisme hydroélectrolytique. Ils augmentent, en effet, la réabsorption tissulaire des ions Na+, et donc de l'eau d'hydratation qui les entoure, et celle des ions C1-(chlore) ; par contre, ils augmentent l'excrétion urinaire des ions K+, H+, et Mg++ ;
– les androgènes comprennent la testostérone, sécrétée par les cellules de Leydig des testicules, la dihydrotestostérone formée dans les cellules cibles à partir de la testostérone dont elle pourrait être la forme active, l' androstènedione, la déhydroépiandrostérone (DHEA) et surtout le sulfate de DHEA. Ces trois dernières hormones sont synthétisées, dans les deux sexes, par la zone réticulée de la corticosurrénale. Chez le fœtus mâle, les androgènes[...]
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Écrit par
- Dominique BIDET : docteur en pharmacie, ingénieur documentaliste au service de documentation biologique et pharmaco-chimique, Centre de recherche Roussel-Uclaf
- Jean-Cyr GAIGNAULT : docteur en pharmacie à l'université de Paris, docteur ès sciences physiques, membre de l'Académie nationale de pharmacie
- Jacques PERRONNET : ingénieur E.S.P.C.I., docteur ès sciences, attaché scientifique à l'Institut scientifique Roussel
- Daniel PHILIBERT : licencié ès sciences physiques, chef du service d'endocrinologie, Roussel-Uclaf
Classification
Médias
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