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COHEN STEVEN (1962- )

Sud-Africain d’origine juive, Steven Cohen s’est distingué, à partir de la fin des années 1980, en tant qu’artiste, par l’inventivité de ses propositions dans les domaines de la danse, de la chorégraphie, des arts visuels et dans l’art de la performance. Ses productions, présentées dans des musées ou des galeries, des festivals internationaux, mais aussi dans des espaces publics, avec ou sans autorisation, mettent en question les représentations identitaires et culturelles touchant à l’homosexualité. Elles se situent au sein d’une réflexion plus largement politique, non sans lien avec un fort investissement autobiographique.

Les premières œuvres plastiques

Steven Cohen est né le 11 août 1962 en Afrique du Sud. Dans la première moitié des années 1980, il obtient une licence en arts et psychologie à l’université du Witwatersrand à Johannesburg puis suit les cours de l’école d’art Ruth Prowse de Woodstock au Cap. Durant la même période, il accomplit, à son corps défendant, ses obligations militaires.

En 1988, une première exposition personnelle, intitulée Alice à Pretoria, à la Market Gallery de Johannesburg, donne le coup d’envoi d’une production artistique qui se singularise, jusque dans les années 2000, par des installations et la réalisation d’objets d’ameublement détournés de leur fonction décorative initiale. Il y imprime la marque d’une pensée où se conjuguent, dans un style à la fois kitsch et inspiré d’une esthétique gay, questionnements politiques et anthropologiques, revendications érotiques et identitaires. Explicites ou implicites, les états du corps constituent le matériau principal du travail.

Il est, pour cette raison, progressivement reconnu comme une des figures marquantes de la mouvance Campen Afrique du Sud, mais aussi en Allemagne, au Luxembourg et à New York. Impliquée, à partir du milieu des années 1970, dans la défense de la culture populaire contre la critique académique et élitiste, l’esthétique Camp a été analysée par l’écrivaine américaine Susan Sontag et a progressivement intégré des notions telles que le mauvais genre, aux fins de théâtraliser les stéréotypes liés aux déterminismes sociaux et sexuels. À ce titre, Steven Cohen participe en 2004, à New York, à une exposition collective d’artistes d’Afrique du Sud au musée d’Art africain et reçoit une bourse de la fondation Ampersand dédiée aux cultures considérées dans leur diversité. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections privées prestigieuses d’Afrique du Sud, mais aussi en Australie, en Europe et aux États-Unis.

En 1997, sa rencontre avec le danseur et chorégraphe sud-africain Elu Kieser, dit Elu, à l’occasion d’un projet collectif pour l’Old Fort Prison de Hillbrow à Johannesburg, est déterminante. Tous deux créent des spectacles – principalement des solos – qu’ils présentent au départ dans l’espace public (centres commerciaux et squares, mais aussi des galeries) avant d’être invités dans des festivals au Canada, à Berlin, au Brésil et en France.

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Écrit par

  • : professeure de lettres, critique d'art, membre de l'Association internationale des critiques d'art

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